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LE TEMPS QUI RESTE

Un film de François Ozon

Emotion pure

Un jeune homme apprend qu’il va mourir d’un cancer, dans un mois, ou peut être un an…

François Ozon nous revient, après sa chronique désenchantée de la vie et la mort d’un couple (5 fois 2), avec un compte à rebours brûlant. Son personnage choisit de taire sa mort imminente à l’ensemble de ses proches. Il le dira seulement à sa grand mère (Jeanne Moreau), parce qu’ils ont un point commun : elle aussi, va bientôt mourir ! Usant de la cruauté de la situation, Ozon en tire une certaine ironie, par l’expression d’une accumulation de pensées.

Melvil Popaud est son héros ordinaire et courageux. Il est surprenant de lucidité et de maturité masculine, mêlant sa finesse physique à une dureté de caractère. Sa maladie l’aide étrangement à relativiser les importances, et provoque notamment la fin de son couple. Mais Ozon pose alors la question cruciale : que faire de ce temps qui reste. Son personnage choisira d’accepter de procréer, de donner la vie, peut être pour se sentir utile, ou pour laisser une trace.

Avec une musique magnifique, Ozon clos son œuvre avec une scène finale sur une plage, inoubliable. De la beauté saccadée du soleil couchant, et du rythme des cagues, exhale une tristesse infinie, qui nous submerge d’émotion. Un film à ne rater sous aucun prétexte.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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