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TEMPÊTE DE BOULETTES GÉANTES

Régime sans beaucoup de sel

Déjà enfant, Flint était un inventeur en herbe, risée de toute sa classe à cause des chaussures en polymère qu’on pulvérise directement sur se pieds, et qu’il n’a jamais su enlever. Devenu grand, il fait le désespoir de son père, qui l’observe en train jouer le savant inspiré dans son labo mi-carton pâte. Jusqu’au jour où, par erreur partielle, il réussit à transformer de l’eau en nourriture, provoquant une pluie de hamburgers…

Adapté d'un livre de 1978 intitulé « Il pleut des hamburgers », « Tempête de boulettes géantes » dispose d'un pitch alléchant, idée saugrenue qui permet de mettre face à leur gourmandise, nombre d'êtres humains, des enfants fan de glaces ou de bonbons, aux adultes enclins à manger rapide et gras, avec force hamburgers ou pizzas. Comment en effet gérer ses propres pulsions lorsque de la nourriture tombe du ciel, dans un pays où, où que l'on aille, on a de toute façon déjà de la nourriture devant les yeux. Les excès sont donc naturellement en ligne de mire, d'un film très légèrement moralisateur.

Mais « Tempête de boulettes géantes » bénéficie d'un scénario inventif qui séduit dès le départ par son foisonnement de détails. Pour palier à un manque certain de second rôles humoristiques (hormis le singe doté d'un appareil lui permettant d'émettre quelques pulsions minimales par la parole), le contexte est finement présenté, des inventions bizarroïdes foirées comme la télé autonome qui s'enfuit dans la rue, au labo-toc de l'inventeur en herbe, dont les portes automatiques sont en carton et la prise d'empreinte digitale n'a rien de scientifique.

Le rythme est plutôt soutenu, la 3D plutôt efficace, les bonnes idées sont légions, au moins dans un premier temps. Mais, même si l'intrigue traîne un peu en longueur, le film tient la route grâce à la candeur de son héros aux grands yeux naïfs, toujours à la recherche d'une solution et espérant faire enfin la fierté de son père. Ce dernier est presque d'ailleurs le personnage le plus touchant et drôle. Avec ses yeux entièrement cachés sous de gros sourcils linéaires, il exprime tellement en si peu de mouvements, que l'on se surprend à être aussi déçu, surpris ou emballé que lui.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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