Festival Que du feu 2024 encart

TEHILIM

Un film de Raphaël Nadjari

Un film lent et austère

Une oridinaire famille juive est confrontée à la disparition soudaine et mystérieuse du père, suite à un accident de voiture. Chacun des membres gère l'absence et la volonté de retrouver celui qu'on ne sait ni mort, ni encore vivant...

Le réalisateur israélien Raphaël Nadjari est capable du pire lorsqu'il parle d'émigration (« Apartement 5C » ou « The shade ») et du meilleur lorsqu'il se tourne vers l'actualité de son pays (« Avanim »). Tourné à Jerusalem, « Tehilim » aurait pu faire partie de la deuxième catégorie s'il ne retrouvait pas ses travers de mise en scène, décousue et exagérément lente. Cette sombre histoire d'une famille soumise à l'absence, méritait certes incompréhension et traitement mystérieux, face à cet enlèvement potentiel ou cette disparition volontaire, dont on ne saura rien. Le spoectateur lui aussi n'avait alors qu'à perdre ses repères.

Mais cette absence de réponse tangible place le spectateur dans la même situation que la famille, face à ses propres conceptions du destin et de la foi. Si les adultes ici résistent, ce sont les enfants qui souffriront, en découvrant notamment que les meilleures intentions ne suffisent pas et ne sont pas forcément compatibles avec une application stricte des dogmes religieux. Entre repli sur soi même, à l'image de la mère, et croyance codifiée à outrance, comme le grand père, Nadjari montre avec beaucoup d'insistance qu'aucune voie n'est une solution. Mais à force de pointer l'inutile, le réalisateur en oublie l'espoir.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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