TAXI MONAMOUR
En manque de contact
Anna, femme suisse vivant en Italie, a eu un accident de voiture, et retourne de nuit dans la casse où est censée se trouver son véhicule. Son mari la récupère, embarrassé. En sortant du restaurant où elle travaille, elle fait la connaissance de Cristi, jeune femme ukrainienne, aide à domicile, à un arrêt de bus. Celui-ci n’arrivant pas, elle lui propose de partager un taxi. L’homme qui attendait avec elles, récupéré par un ami en voiture, leur propose de les déposer. En chemin, les deux hommes insistent lourdement pour qu’elles viennent boire un verre avec eux…
"Taxi Monamour" est l’histoire de la rencontre de deux femmes, toutes deux à un moment charnière de leur existence. D’un côté il y a Anna, qui se fait renvoyer du restaurant où elle travaille et doit prochainement subir une chimiothérapie, chose qu’elle n’a encore dite à personne. De l’autre il y a Cristi, aussi appelée Nadia, réfugiée ukrainienne, cherchant un autocar pour retourner prochainement au pays. Histoire d’une amitié amoureuse, permettant d’échapper à une dure réalité et synonyme d’un manque de contact véritable, le film a reçu le prix du public aux Giornate degli autori 2024, preuve de l’émotion qui se dégage des interactions entre ses deux actrices.
Fuyant les assauts d’hommes peu fins (l'un de ceux qui les ramène plaisante de manière douteuse sur un « prix de la course »...), c’est justement vers une relation insouciante entre elles, parenthèse progressivement enchantée qui leur permet d’échapper à des préoccupations peu réjouissantes, que s'oriente le film. Bercé par "La Javanaise" de Gainsbourg, qui revient à plusieurs reprise, cet amour « le temps d’une chanson » dispose d’une jolie conclusion faisant des adieux un moment de joie et de reconnaissance. On en ressort ému, avec l’envie de savoir réconforter l’autre.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur