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SWEET GIRL

Un twist pour relever l’ensemble

Quand sa femme est condamnée par un cancer, Ray Cooper en veut à mort au dirigeant d’une firme pharmaceutique qui a empêché la mise sur le marché d’une copie générique d’un coûteux traitement que les Cooper ne peuvent pas s’offrir malgré les sacrifices. Il va devoir choisir entre la soif de vengeance et la volonté de protéger sa fille…

Sweet Girl film movie

Sortie le 20 août 2021 sur Netflix

Derrière ce film exploitant le filon de la vengeance, se cachent plusieurs intentions qui risquent régulièrement de s’annihiler les unes les autres. Tout commence ainsi comme un drame plutôt intimiste : on fait connaissance avec une famille soudée (un couple et leur fille) puis on accompagne leur douleur quand la mère est atteinte d’un cancer. L’émotion est alors plutôt bien dosée, mais quand le métrage s’oriente aussi vers une critique de la société américaine et de son système de santé, le récit est plus bancal, s’avérant en partie pertinent mais tombant également dans un caricatural complotisme de type « Big Pharma » pour le côté pharmaceutique et dans un discours de type « tous pourris » pour le côté politique.

"Sweet Girl" verse ensuite dans un mélange de film de vengeance et de road-movie en mode cavale. Si le tout se montre assez efficace et divertissant, voire prenant par moments, on ne manquera pas de regretter les nombreuses aberrations (les personnages semblent toujours là où il faut au bon moment !) ou la mise en scène illisible des scènes de combat généralement nocturnes. Si on peut qualifier d’honorable la prestation de Jason Momoa ("Game of Thrones", "Aquaman"), par ailleurs coproducteur du film, et celle d’Isabela Merced ("Transformers: The Last Knight", "Dora et la Cité perdue"), on regrettera la relative fadeur des seconds rôles (Amy Brenneman en tête), à l’exception de l’énigmatique tueur incarné par Manuel Garcia-Rulfo ("Les Sept Mercenaires", "Les Veuves", "6 Underground").

Au cours du visionnage, on se dit que "Sweet Girl" n’est qu’une ordinaire série B, qui fait le boulot mais sans plus… jusqu’à ce twist, à une demi-heure de la fin, qui s’avère être la seule idée vraiment enthousiasmante du film et qui nous pousse à porter un autre regard sur ce qui a précédé ainsi que sur le choix du titre. A posteriori, on se rend compte qu’il y avait bien quelques détails intrigants permettant théoriquement d’anticiper ce retournement de situation, mais qu’il était plutôt impossible de deviner ce que ces aspects cachaient. La surprise passée, le soufflé retombe toutefois assez rapidement et la fin est des plus banales.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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