SURO
Les multiples nuances de la bonne conscience
Ivan et Elena, tous deux architectes, attendent leur premier enfant. Ils décident alors de quitter Barcelone pour vivre dans une petite maison qu’Elena a hérité de sa tante. Outre cette vieille ferme isolée dans la campagne, la jeune femme est aussi propriétaire d’une grande forêt de chênes liège que le couple compte bien exploiter pour avoir des revenus complémentaires…
Ivan et Elena, sans être des super héros, sont des gens « biens ». Ouverts d'esprit, ils sont sensibles aux questions environnementales et sociales du monde qui les entoure. Néanmoins, face à l'ampleur du chantier qui les attend en rénovant une vieille ferme presque en ruine, ils tentent de faire la part des choses entre les multiples conseils que les locaux leur donnent.
Très amoureux, le couple est aussi parfaitement synchronisé, à l'image de leur danse lors de leur fête d'adieu avant qu'ils déménagent. Or, une fois devant les problématiques de gestion la forêt de chênes liège, Ivan et Elena commencent à diverger d'opinion tout en ayant chacun des arguments convaincants.
Dans notre fauteuil de spectateur, on ne peut s'empêcher de prendre parti pour l'un ou pour l'autre, en se laissant gentiment porter par le discours du film. Or, Mikel Gurrea brouille très vite les pistes en jouant des différences de point de vue pour démontrer que chacun n'est pas meilleur que l'autre. Petit à petit, la tension monte quand les problèmes deviennent vraiment sérieux. Que va-t-il rester de ce gentil couple dans ce thriller « éthique » ? Y-aura-t-il un méchant et un gentil ? C'est tout l'enjeu de ce film qui sait habilement ménager le suspense tout en offrant un portrait objectif et sans concession des dérives sociales actuelles.
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur
