Festival Que du feu 2024 encart

SUPERNOVA

Un film de Harry Macqueen

Un amour crépusculaire avec deux acteurs au firmament

Un couple qui se trouve dans son camping-car se chamaille au sujet du GPS qu’ils ont laissé au profit d’une bonne vieille carte papier ! Ils voyagent à leur rythme sur les routes de l’Angleterre en direction de Lake District. Mais un secret pourrait bien bouleverser ce voyage…

Supernova film movie

Il est des petits films, comme une petite étoile dans cet amas cosmique de longs-métrages qui sortent chaque semaine, qu’on a à cœur de soutenir. "Supernova" fait partie de ceux-là. D’abord parce que l’histoire, bien que terrible, est belle et pose des enjeux de société sur notre liberté d’être (et ne pas être) qui font et feront encore longtemps débat. Sans en révéler trop sur l’intrigue, Sam et Tucker, jeunes soixantenaires, sont un couple d’hommes amoureux depuis de longues années – pour ne pas dire des années-lumière ! – mais qui apprennent récemment la maladie de Tucker, atteint d’une perte de mémoire dégénérative incurable. S’en suit alors un road-movie durant lequel les preuves d’amour de l’un comme de l’autre vont se succéder.

Ensuite parce que le scénario est construit de manière maligne pour nous délivrer subrepticement des clés de compréhension de l’intrigue – d’abord nébuleuse – qui prend vie au fil de l’histoire. Le réalisateur-scénariste prend son temps pour poser les personnages et les enjeux, quitte à lasser un peu le spectateur cherchant à comprendre où ce voyage à travers la campagne anglaise va bien finir par le mener. Et il est vrai qu’il faudra être patient puisque la très belle dernière partie sera parfois précédée de moments plus lassants comme les rendez-vous chez la famille et les amis. Sans dire que ces scènes sont inutiles, force est de constater que le métrage est plus fort encore quand il ne met que les deux personnages face-à-face, sur la route des vestiges de leur jeunesse amoureuse.

Et quel duo ! Stanley Tucci ("Le diable s’habille en Prada", "Hunger Games") avec son ami proche Colin Firth ("Le Discours d’un roi", "Bridget Jones") transpirent la complicité. Si ce couple gay – un choix assez rare pour ce genre de film – fonctionne si bien c’est que les deux comédiens jouent parfaitement le naturel d’une relation que l’on ressent longue, autant emplie de bonheurs que de malheurs, ce que traversent finalement tous les couples durant leur vie. Les deux comédiens sont au firmament dans ce drame fragile, que l’on prend plaisir à regarder comme une étoile filante dans un ciel d’été, et qui nous rappelle qu’une étoile peut encore briller mais être déjà éteinte...

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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