SUNEUNG
Pression et élitisme scolaire
En ouvrant son film sur le passage éloquent du journal intime d'un élève ayant commis un suicide, la réalisatrice ne laisse aucun doute planer sur ce qu'elle s'apprête à dénoncer. Elle-même enseignante avant de s'essayer à l'art du cinéma, elle s'attaque avec son second long-métrage à l'univers impitoyable des lycées préparant l'élite coréenne à l'intégration d'universités de prestige. Au programme: clans, triche, coups bas, dédain et soumission, tout est bon pour décrocher son Suseung dans le haut du classement. Car plus qu'un bac français, les résultats et le classement obtenus lors de cet examen prédestineraient l'élève pour la suite de ses études et sa carrière, générant ainsi un malsain système de castes.
Si le discours reste intéressant via une peinture sociale qui permet au film de dépasser son statut de simple teen-thriller pendant la bonne première moitié du film, le récit policier ainsi que l'écriture des quatre principaux élèves impliqués dans cette histoire demeurent léger. Les personnages sont parfois caricaturaux et la narration parfois assez confuse puisque l'on a souvent du mal à reconnaitre un flashback du présent. Jouant sur plusieurs registres naviguant entre les codes de l’horreur, du thriller et de la chronique sociale, la réalisatrice ne parvient pas à trouver l'équilibre permettant une réelle implication de la part du spectateur.
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur