SUMMER RAIN
Pénible
Sortie en DVD le 17 novembre 2010
Le deuxième film de réalisateur d'Antonio Banderas (après 'La tête dans le carton à chapeaux') laissera sans doute un certain nombre de spectateurs sur le bord de la route. Peut être parce qu'il s'avère excessivement parabolique, usant d'artifices esthétisants pour exprimer doute comme besoin de sens à une vie qui implique des choix. Tout commence par une opération, filmée avec un certain sens esthétique. Les contours du visage d'un jeune homme apparaissent peu à peu, la caméra tournant autour de son crane, engoncé dans un appui tête. Puis débute le récit d'un drame annoncé, de ce qui sera le dernier été de bonheur d'une bande d'amis. Mais le discours voulu nostalgique d'une certaine jeunesse ne passe pas.
Banderas utilise la voix-off de celui des personnages, plus détaché et posé que les autres, qui deviendra un jour animateur radio. Du coup, le ton devient étrangement décalé par rapport à la spontanéité des jeunes gens. Ses choix narratifs plombent le rythme d'un film aux élans pourtant fougueux. Ainsi, la présence en filigrane de Victoria Abril, dont les apparitions en amante initiatrice (et métaphysicienne) se font en couleurs saturées, devient rapidement aussi étrange qu'ennuyeuse à force de prémonitions diverses. D'autant que les conseils qu'elle donne en matière de choix de vie semblent bien sentencieux.
Finalement 'Summer rain', primé à Berlin par les exploitants européens, est principalement consacré à des affrontements amoureux frôlant le cliché, entre coqs souvent irresponsables et ignorants de la réalité des sentiments. Ajoutez à cela le fait que les personnages masculins sont pour la plupart excessifs sans forcément de raison, et vous vous direz que si c'est ça la jeunesse, elle agace...
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur