Festival Que du feu 2024 encart

STOLEN

Un film de Karan Tejpal

Un thriller intense sur les vols d’enfants

Dans une gare, une femme se réveille en sursaut et crie le nom de sa fille. Rapidement elle accuse un homme, que son frère est venu chercher en voiture, de l’avoir enlevée. Un responsable de la sécurité les oblige à rester sur place en attendant la police…

Stolen film movie

Thème également abordé côté compétition dans "Lubo", le vol d’enfant et le trafic qui va avec, est au cœur de "Stolen", thriller indien intense, sélectionné dans la section Orizzonti Extra, où le sentiment d’injustice transparaît à chaque étape. Car après quelques scènes tendues dans la gare où a disparu la petite Champa, c’est dans une course contre la montre pour retrouver l’enfant, que se lancent les policiers, les deux frères et la femme qui se dit la mère de celle-ci. Ajoutant intelligemment au suspense, le scénario de Karan Tejpal, Agadbumb et Gaurav Dhingra soufflera tout au long le chaud et le froid, autour des agissements des policiers comme de cette femme, sur laquelle le doute va peu à peu s’installer.

Entre une gare où dorment nombre de SDF ou voyageurs en correspondance, un « manoir maudit », des canyons désertiques, des villages où les gens s’informent par les réseaux sociaux, les décors deviennent danger, la faute notamment à une simple vidéo, qui va suffire à mettre le feu aux poudres et balayer la présomption d’innocence. Karan Tejpal dispose ainsi d’une caméra habile, qui suit la femme dans ses colères et soupçons, et nous plonge au milieu d’attaques à coups de jets de pierres et de tentatives de lynchages. "Stolen" se transforme ainsi en une sorte de film de guerre, où la survie devient l’enjeu aussi bien pour la femme que pour les deux frères. Une œuvre d’une rare intensité qui critique en second plan le racisme ambiant, les agissements d’une police autoritaire et arbitraire, comme la puissance dévastatrice de foules aveugles et crédules.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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