STELLA
Une enfance heureuse entre bruit et fureur
En 1977, Stella entre en sixième, dans un lycée parisien, loin du bar de banlieue que tiennent son père et sa mère et dans lequel elle passe ses soirée…
« Stella » est une oeuvre remarquable de sensibilité, retraçant la totalité d'une année scolaire pour une petite fille, ballotée entre son foyer (le bar de ses parents), ses amis (les clients du bar de ses parents) et ses vacances chez sa grand mère du Nord. Dès le départ, la voix-off de la petite nous guide dans son univers, pour faire ensuite place, comme dans sa vie, aux amitiés qui se nouent. Entre la description attentive des différences sociales, la reconstitution musicalement illustrée des années 75-76, les jeux d'enfants des plus réalistes (dans les décharges ou sur les tas de betteraves), le film offre un aperçu réaliste d'une enfance comme une autre, située cependant dans un milieu ouvrier aussi pauvre que solidaire.
Les descriptions sont détaillées et non dénuées d'un certain cynisme, de la description de la prof d'anglais assimilée à un dragon, à l'oncle qui trempe sa bite dans le champagne (« c'est son idée de la fête »), en passant par les conflits sentimentaux des parents et la description du Nord. On rejoint ici les réjouissants clichés des Ch'tis: là-bas, il y a un hospice, un hôpital, un orphelinat et un asile, et « il y'en a même qui font le circuit complet ». De tout cela ressort tout de même une certaine leçon de vie, autobiographie partielle d'une metteur en scène ingénieuse, qui petite savait surtout « oublier » et non apprendre. Son film De son film ressort un esprit positif, redonnant à l'école, la lecture, la culture, une place légitime. Que demander de plus ?
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur