Festival Que du feu 2024 encart

STATES OF GRACE

Poignant et attendrissant

Ce matin, Grace, Mason et Jessica accueillent Nate, au nouveau travailleur bénévole au foyer 12 pour adolescent difficiles. Histoire de le détendre et de briser la glace, Mason raconte une anecdote embarrassante qui lui est arrivé en essayant de ramener un gosse au foyer. À ce moment, l’un des gamins sort de la maison d’accueil en furie…

"Short Term 12" fait partie de ces films indépendants américains qui rayonnent dans le panorama des sorties annuelles. À la fois touchant, drôle, poignant et attendrissant, le meilleur qualificatif qui vient à l'esprit à l'issue de la projection est « profondément humain ». Il est rebaptisé en France sous le titre "States of Grace", car l'on y suit essentiellement le personnage de Grace, travailleur social dans un foyer situé dans les environs de San Francisco.

Grace dédie sa vie à venir en aide à ces adolescents qui ont souvent eu une enfance difficile, entre parents absents ou violents, et qui ont fait face à des environnements hostiles dès le plus jeune âge. Parmi ces jeunes, il y a Luis, un jeune latino grande gueule, fan de baseball, qui n'hésite jamais à envoyer deux ou trois vannes à la face de ses camarades et particulièrement à celle de Marcus, un afro-américain taciturne dont le silence cache une profonde blessure qui ne jaillit que dans ses saisissantes et occasionnelles lyrics de rap. Il y a également Sammy un pré-ado bipolaire qui tape de violentes crises soudaines et ne se calme qu'entouré de ses peluches. Grace a un don pour s'occuper de ces jeunes fragiles. Elle sait instinctivement faire preuve d'attention et d'autorité lorsqu'il s'agit de s'occuper de ces petits réfugiés. Sous une apparente solidité, l'arrivée de Jayden, une adolescente solitaire en transit au centre en attendant que son père vienne la cherche, va faire ressurgir en elle des blessures de sa propre enfance qu'elle avait enfouie jusqu'alors.

Destin Daniel Cretton aurait pu sortir de ce synopsis un film déprimant, noir et cynique. Au lieu de cela, malgré un sujet délicat et des situations qui empoignent le spectateur (le rap de Marcus, l'histoire de Jayden), le réalisateur hawaïen réussi à en faire une œuvre teintée d'espoir, de chaleur humaine, et de fraternité (l'anniversaire de Jayden, la réjouissante anecdote finale...). C'est ce qui fait sa principale force en plus de ne se contenter que de capter avec une magnifique délicatesse les instants de doutes, de bonheur et de profonde tristesse de l'ensemble des personnages, qu'ils soient éducateurs ou adolescents. Chacun des acteurs y est impressionnant de justesse, de Brie Larson (Grace), jouant tout en retenue, à son compagnon et collègue John Gallagher (Mason) en passant par les jeunes Kaitlyn Dever (Jayden) ou Lakeith Lee Stanfield (Marcus). Tous attendrissant à leur manière, ils offrent des moments chaleureux ou déchirants respirant l'authenticité.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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