SPORTIN’LIFE
Un documentaire opportuniste sans réelle saveur
Un documentaire par et sur Abel Ferrara, à travers la présentation de son dernier long métrage de fiction, « Siberia« …
Après Berlin, voici qu’Abel Ferrara est passé par Venise avec dans ses valises un nouveau film documentaire sur "Siberia", le film qu’il présentait à Berlin quelques mois plus tôt, ou presque…
En effet, si le point de départ de "Sportin’Life" est son dernier film de fiction, le documentaire oublie rapidement ce prétexte et prend une tournure bien plus méta. En effet, comme le dit Ferrara lui-même à un moment, "Sportin’Life" est « un documentaire sur comment faire un documentaire d’un film ». Le film perd donc rapidement pied et part dans un expérimentalisme assez étonnant et surprenant et "Sportin’Life" finit plus par être une sorte de pseudo plongée dans l’esprit de Ferrara, qu’autre chose.
On enchaîne donc les différentes séquences sans trop forcément en comprendre la logique et le spectateur risque vite de se perdre dans tout ce bazar. D’autant plus qu’au-delà de la perte d’objectif initial, s’ajoute un immense opportunisme de la part de Ferrara. En effet, le tout est entrecoupé de séquences d’archives liées à la pandémie de la Covid-19 et au confinement, sans qu’il y ait vraiment de lien avec tout le reste.
Les artifices de Ferrara pour transformer ce qui aurait dû être un simple making-of en un long métrage documentaire ne font hélas pas mouche et on se rend bien vite compte que, enlevées les séquences liées à la situation sanitaire sans aucun lien avec le reste, et épuré des séquences musicales qui, si pour le coup, elles, ont un certain sens métaphorique (mais sont bien trop longues et bien trop nombreuses), la petite heure de film fond à vue d’œil.
En définitive, si ce qui aurait pu être un documentaire avec un point de vue intéressant, s’il avait été plus longtemps travaillé en tant que plongée dans l’esprit et la vision de Ferrara, devient une simple succession de séquences, sans lien fort entre elles et totalement décousues. C’est bien dommage.
Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur