SPIRALE : L’HÉRITAGE DE SAW
Un enfer ! À vraiment éviter…
Le lieutenant Ezekiel «Zeke» Banks n’est jamais devenu le policier que son père attendait, lui, la légende des forces de l’ordre. Mais alors qu’une série de crimes rappelant le modus operandi du célèbre Jigsaw commence à défrayer le chronique, ce nouveau tueur semble s’adresser directement à quelqu’un : Zeke Banks lui-même…
"Saw" est une saga horrifique qui aura particulièrement marqué les années 2000, réussissant à rendre bankable le genre du torture porn et à ériger John Kramer, alias Jigsaw, comme l’un des serial killers les plus iconiques du cinéma. Mais comme souvent à Hollywood, après le succès des premiers volets, la série s’est fourvoyée dans de nombreuses suites à la qualité déclinante, au point de la penser définitivement enterrée. Mais c’était sans compter sur le cinéaste Darren Lynn Bousman (qu’on n’avait plus vu depuis "Saw IV") et Chris Rock (oui, oui, l’humoriste) qui ont décidé de relancer l’ancienne poule aux œufs d’or.
Pas besoin de faire durer le suspense, ce cru 2021 est une véritable catastrophe, donnant l’impression d’un pastiche raté plutôt qu’un vrai thriller. Il y avait pourtant deux idées originelles intéressantes : contextualiser le récit dans une époque intemporelle (les téléphones à clapet côtoient des ordinateurs derniers cri) et resituer le slasher au cœur d’un polar, comme pouvait l’être le premier opus. Le parti-pris allait même plus loin, puisqu’en creux, l’aspiration était de dénoncer les violences policières et d’intégrer le récent climat de tensions suite aux différentes bavures au sein de l’intrigue. De ces velléités-là, il ne restera plus rien au bout de 3 minutes de film, le métrage déroulant les scènes attendues sanguinolentes sans aucun souci scénaristique.
Avec une mise en scène absente, des dialogues ridicules, des twists aux ficelles plus que visibles, "Spirale : L’héritage de Saw" est une véritable torture pour les yeux, une souffrance accrue pour n’importe quel cinéphile. Ce qui, in fine, était probablement les sensations recherchées par le réalisateur ; mais certainement pas pour ces raisons-là. Au milieu de ce naufrage, un homme coule encore plus vite que les autres : Chris Rock. Difficile d’offrir une prestation plus mauvaise que celle de l’acteur, jouant une parodie de policier comme on en n’avait plus vu depuis les années 80 : sourcils froncés, regard mystérieux, mâchoire serrée… Quelles sont les démarches déjà pour refuser un héritage ?
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur