SPIDER-MAN
Le début d'une prometteuse saga
Peter Parker, jeune lycéen timide et maigrichon, se fait piquer par une araignée manipulée génétiquement. S’ensuivent des transformations physiques impressionnantes, suite auxquelles il se met à grimper sur les murs, et tisser des fils…
On pouvait craindre, à la découverte de la bande annonce, d'avoir déjà vu l'ensemble du film ou de connaître l'intégralité de l'intrigue de ce Spiderman. C'était sans conter sur la finesse de l'adaptation d'un comics, déjà riche en potentiel dramatique, et sur un montage intelligent et aguichant d'une bande annonce qui ne gâche décidément rien, ni ne dévoile les aspects les plus savoureux du film.
Le scénario est ainsi très élaboré, et ressemble plus à la pose des éléments d'un puzzle dramatique, assurant le début d'une longue série de suite, que le succès fulgurant rencontré aux états unis ne peut que présager.
Loin d'être uniquement un film d'action aux scènes impressionnantes de virtuosité (voire les mouvements de caméra, simulés par ordinateur, ou réel lorsque l'araignée grimpe sur les façades), Spiderman constitue surtout le récit du passage à l'âge adulte, et de l'affirmation de la personnalité d'un jeune homme. Le film décline ainsi les rites de ce passage, de la mort d'un proche, à la trahison, en passant par la découverte du sentiment amoureux. Les responsabilités, la prise de décision, le choix des orientations de sa vie, comme l'appréhension du bien et du mal, sont présentées ici comme des éléments complexes, du point de vue de l'homme araignée, comme de celui du bouffon vert.
Tobey Mac Guire est impressionnant de retenue, de charme discret et de timidité. Sa transformation en adulte, ses fulgurances de colères et sa position entre ami et amour en font un personnage déchiré par ses secrets. Willem Dafoe, malgré un déguisement ridicule, nous livre une scène d'anthologie, assez terrifiante, où il parle sans aucun trucage, à son côté sombre, qui n'est autre que son propre reflet dans un miroir. Enfin, Kirsten Dunst étale généreusement ses sourires charmeurs, jouant de l'ambiguïté de ses sentiments, et de ses tiraillements entre plusieurs amours.
L'humour est omniprésent dans le film, au travers notamment des scènes de famille, très tendres, entre Parker et ses oncle et tante, ou des scènes de séduction. Un film palpitant, dans lequel tous les ingrédients d'une grande tragédie sont réunis. Vivement la suite.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur