SOUVENIRS DE MARNIE
Infiniment triste
Le nouveau dessin animé des studios Ghibli, signé du réalisateur de "Arrietty, le petit monde des chapardeurs" ne s'adresse pas vraiment aux enfants. Il faut dire que l'histoire de fantôme et de secret qui se déroule sous nos yeux, inspirée d'un classique de la littérature britannique (« When Marnie Was There » de Joan G. Robinson) paru à la fin des années 60, est des plus tristes, questionnant à la fois la nature des liens familiaux, l'identité, la nécessité de connaître ses racines, et le passage à l'âge adulte. Cette histoire d'une écolière en permanence sur la défensive, qui ne se sent pas aimée et finit par se détester elle-même, pourra cependant parler aux adolescents qui seront intrigués par des personnages et des lieux lumineux et chargés de mystère.
Ce conte surnaturel, qui possède néanmoins quelques personnages bienveillants (la petite fille qui trouve le journal intime, la peintre...), dispose d'une trame éclatée qui livre progressivement ses indices sur un malheur passé. Traitant de la transmission du traumatisme, le scénario se concentre sur la nécessité de se savoir aimé, alors que le film joue sur la beauté des paysages, les changements de lumière (très travaillés), et une certain poésie du vent (air frais, chevelures flottantes...). Un film sensible et envoûtant, qui atteint son apogée dans une scène de tempête qui menace alors que l'héroïne s'approche de la vérité.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur