SOLITAIRE
Les dents de la mangrove
Un crocodile géant s’attaque à un groupe de touristes dans l’arrière-pays australien. Coincés sur une île disparaissant peu à peu sous les flots, au beau milieu du territoire de la bête, ils vont tenter de survivre…
Célébré pour son éprouvant "Wolf Creek", l’australien Greg McLean nous revient avec un nouveau film mixant aventures et survival, dans la grande tradition des films d’animaux sauvages, le séminal "Les Dents de la mer" de Spielberg en tête. Comme pour son premier long-métrage, McLean prend son temps. Le temps de présenter des personnages forts et attachants, loin des clichés habituels (pas de bimbo à forte poitrine, ni de héros très très fort), le temps de planter son magnifique décors (une rivière serpentant au milieu des falaises et se terminant en marécages putrides), le temps, également, de faire monter le suspense. Si la première attaque survient assez rapidement, le crocodile tueur ne montre son museau que progressivement.
On assiste médusé aux tentatives dérisoires des survivants pour fuir cette île progressivement engloutie par la marée montante, ainsi qu'à la mort de personnages attachants, soudain réduits à l'état de morceaux de viande sur pattes. La deuxième partie, plus efficace et ludique, tient du film de monstre pur et dur. Le "héros" du film, incarné par Michael Vartan, passe du statut de personnage secondaire à chasseur inexpérimenté, lorsqu'il plonge dans l'antre de la bête pour tenter de sauver la jolie guide australienne (géniale Radha Mitchell). Dans un crescendo de tension, tirant le meilleur parti d’effets-spéciaux particulièrement réussis, McLean orchestre une partie de cache-cache éprouvante entre cet humain chétif et le saurien dévastateur. Efficace et sans pitié.
Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur