SOIE
Sans relief
« Soie » est adapté d'un livre à succès d'Alessandro Baricco, datant de 1996. Si l'on voit bien ce qui a pu passionner dans cette tragique histoire d'un adultère indirect, on se dit rapidement, à la vision du film, que les aller-retours pour chercher des vers à soie n'ont rien de palpitant. Aussi l'on se raccroche à de magnifiques paysages traversés longuement (la photographie est sublime), sans pour autant découvrir le Japon ni sa culture, en dehors d'une introduction à la cérémonie du thé, qui laissait entrevoir des merveilles de volupté.
Malheureusement, passée cette scène, l'érotisme retombe rapidement, et l'on se retrouve face à un téléfilm joliment illustré, mais sans âme. Difficile alors de croire à cette histoire, aux trahisons, rivalités et de se passionner pour les non-dits et l'exil, une fois revenus au pays. Si Keyra Knightley est une fois de plus formidable, son personnage reste tout de même peu prégnant. Quant à Michael Pitt, son visage de poupon le dessert franchement dans ce récit qui aurait mériter plus de souffrances et d'expression. Bref, « Soie » est une cruelle déception.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur