LE LEOPARD DES NEIGES
L’éternel face à face entre éleveurs et animaux sauvages
2016, au Tibet. Après avoir heurté un âne sauvage dans la plaine, des hommes dans un 4X4 récupèrent au bord de la route un moine photographe. Équipe d’une chaîne de télévision locale, ils sont là en fait pour filmer un léopard, fait prisonnier dans un enclos de pierre, alors qu’il tentait de dévorer des brebis. La loi protégeant l’animal en question, les bergers se désespèrent de ne pouvoir l’abattre..
Après le documentaire "La Panthère des neiges", voici qu’un film de fiction nous emmène au pays de cet animal protégé, et théoriquement si difficile à voir. S’intéressant d’un côté à la colère des bergers, dont le troupeau paye encore les frais de la présence du léopard, le film tente d’amener un peu de spiritualité dans le débat, en embarquant le moine photographe dans une expérience de connexion avec l’animal alors que celui-ci le regarde fixement. Si les agacements d’un des éleveurs finissent par devenir répétitifs (entre menaces de tuer l’animal et demandes de réparation), le passage du regard humain aux souvenirs de l’animal, via une pupille dans laquelle se reflète l’homme fait plutôt bon effet.
Cela permet ainsi à Pema Tseden (également réalisateur de "Jinpa, un conte tibétain", "Tharlo, le berger tibétain") de développer en parallèle la manière dont le léopard des neiges chasse, puis s’est retrouvé enfermé dans l’enclos, devant laisser son petit à distance et subissant quelques violences au passage. Ces passages en noir et blanc sont sans doute les plus beaux du film et bénéficient de créatures en images de synthèses plutôt réussies, malgré quelques petits défauts dans la fluidité de mouvement. Développant également une histoire de compréhension réciproque en Homme et bête, grâce à ces moments, le film défend globalement l’utilité de l’animal comme con caractère sauvage (appréhendés grâce à des vidéos montrées, des images de caméras de détection...), comme son nécessaire respect, face à des éleveurs à bout qui remettraient facilement en cause leur protection.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur