SMILE
Une excellente actrice, pour une histoire qui ne tient pas debout
Rose Cotter, qui a trouvé sa mère suicidée sur son lit lorsqu’elle était enfant, est devenue psychiatre dans un hôpital. Un jour, une étudiante en thèse est admise en urgence dans son service et se suicide devant elle, après avoir tenté d’expliquer qu’elle voyait une entité la suivre qui prendrait l’aspect de différentes personnes, ceci depuis le suicide de son professeur. Rose commence alors à avoir d’étranges visions, du type de celles de sa défunte patiente…
La bande annonce de "Smile", tout comme son pitch, avaient de quoi inquiéter, la thématique du « sourire maléfique » pouvant prêter justement a priori… à sourire. Pourtant le long métrage ne démarre pas si mal, avec le suicide de l’étudiante et les doutes qui s’immiscent forcément, entre le comportement de l’héroïne et son propre trauma d’enfance. Mais les choses se gâtent rapidement avec un excès de jump-scares dont certains apparaissent totalement artificiels (lorsqu’elle réécoute l’enregistrement de son entretien avec l’étudiante par exemple, ou lorsque à l’alarme succèdent des sonneries de téléphones…), certaines situations étant même piquées à d’autres classiques du slasher, comme "Scream" lors du premier soir où l’héroïne se retrouve.
Quelque part entre "Destination finale" [attention spoiler] pour l’aspect réaction en chaîne et "It Follows" pour l’aspect possession de n’importe qui et poursuite obstinée de la victime, le scénario mange un peu à tous les râteliers, et n’a ni l’imagination sans limite sur les façons de mourir du premier, ni le sens de l’angoisse ou de la persécution du second. Pire le spectateur a ici, pendant plusieurs scènes, une longueur d’avance sur certains personnages dans la compréhension de l’engrenage, ce qui fait paraître l’ex-petit ami policier comme foncière idiot, et une bonne vingtaine de minutes comme superflues. Seul point positif, Sosie Bacon, qui n’est autre que la fille de Kevin Bacon et Kyra Sedgwick, vue dans "Charlie Says" et dans la série "Scream", assez épatante dans ce rôle entre réalité et folie, dont le visage adopte mille nuances, de la fatigue à l’inquiétude, et de l’épuisement à l’angoisse.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur