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SKY DOME 2123

Un film d’anticipation animé aussi impressionnant que visionnaire

Budapest, en 2123. Le changement climatique a provoqué une sécheresse sur Terre, qui a mis fin à toute vie végétale. Les arbres sur les espaces publics ne sont plus que des hologrammes. Mais sous le dôme où vit encore une partie de l’humanité, certaines personnes, les plus âgées, comme des volontaires, font l’objet d’implants afin de se transformer en arbre, et permettre ainsi la survie des autres. C’est le cas de Nora, la femme de Stefan, qui a fait l’objet d’une piqûre dans le cœur et porte déjà un bracelet donnant le compte à rebours de son implant dans 18 heures. Refusant cet état de fait, il décide alors de la soustraire au système…

Passé par les secondes sections compétitives des Festival de Berlin (Encounters) et Festival d’Annecy (Contrechamp) en 2023 , le film d’animation hongrois "Sky Dome 20123" (anciennement "White Plastic Sky") a, à chaque fois, fait sensation. Il faut dire que le scénario trépidant de ce film d’anticipation, qui s’avère visionnaire à bien des égards, prend racine dans la multiplicité des crises qui frappent l’humanité depuis des années, qu’elles soient économique, sociale ou surtout environnementale. C’est en effet le changement climatique qui mène à ce qui est visible sous nos yeux : un monde aride, désertique, om l’humanité vit sous d’immenses dômes, reliés par des tubes transparents permettant le déplacement entre ceux-ci.

Greffant par dessus une histoire de couple, l’un (Stefan) encore plein d’espoir en la vie, l’autre (Nora) résignée, et intrigue mêlant leur survie et celle de l’humanité, il est ici question de mutations, les humains pouvant être volontaires pour devenir des hybrides et participer à la sauvegarde d’une humanité qui n’offre plus aucune réelle perspective. Convoquant ainsi autant de questions éthiques qu’intimes, le film met en balance la « volonté » anéantie de la femme du personnage principal, que celui-ci va tenter, face à un « système » obscur, de récupérer à la « plantation », lieu où se déroulent de sombres expériences, afin de tenter d’inverser le processus, déjà entâmé.

Le voyage, se transformant en course poursuite, voire en mission suicide, en vaut clairement la peine, et paraît presque trop court, tant il s’avère assez éblouissant visuellement, nous transportant d’étranges laboratoires en base futuriste, tout en traversant une terre dévastée. En effet, on saluera ici le mélange des techniques, créant un univers à la fois riche et captivant, avec des images de synthèses pour certains décors, enrichis par l’application de textures ou de photos, mais surtout l’utilisation de la rotoscopie (reprise à la main sur des images « live » des interprètes), pour les mouvements et expressions des personnages. A cela s’ajoutent de multiple utilisations des reflets et d’éléments concrets qui permettent de donner corps à un monde dystopique saisissant et glaçant à la fois. Courrez-y !

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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