SKIN
Une rude plongée dans l'univers des néo-nazis américains
Bryon « Pitbull » Widner est membre d’un gang de néo-nazis. Alors qu’il se met à fréquenter une femme ayant trois enfants, sa vision des choses va commencer à évoluer. Mais quitter les suprématistes blancs peut s’avérer réellement dangereux…
Après une scène d’introduction où l’on voit un homme tatoué sur le visage et crâne, assis sur le rebord d’une table d’opération, "Skin" nous plonge d'emblée dans la violence inhérente aux groupes d'extrême droite américains dits « suprématistes blancs », avec l’affrontement en 2009 de Columbus, avec des noirs américains. Mettant en évidence leurs discours haineux et xénophobes, leurs méthodes de recrutement (offrir une pseudo « famille » à principalement des paumés...), tout comme la base de cohésion du groupe (alternant pression, violence et attention), le film plonge un de ses membres dans le désarroi alors qu'il fait la connaissance d'une femme ayant trois filles.
Incarné avec brio par Jamie Bell ("Billy Elliot", "My name is Hallam Foe", "La tranchée", ou récemment "Rocketman"), le personnage principal devient l'enjeu central, pour cette jeune femme qui fera tout pour protéger ses filles, pour sa « famille blanche dans son obsession des règles et du contrôle des individus, et d'un noir américain engagé pour l'exposition ou le retournement des activistes racistes. Viscéral dans son approche des éclairs de violence, le film met intelligemment en parallèle l'évolution du personnage avec l'effacement progressif de ses tatouages, notamment sur le visage. Un film efficace, qui porte le même titre que l’Oscar du meilleur court métrage de fiction en 2019, signé du même auteur, et qui mettait déjà face à face deux groupes d'hommes, néo-nazis et afro-américains. Une œuvre qui dans la lignée, dénonce l’engrenage de la haine, notamment raciale, et a le mérite à la fois d'éviter tout manichéisme et de mettre en avant une lueur d’espoir en l'être humain.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur