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LE SILENCE

Un film de Orso Miret

Une ambiance pas si pesante

Olivier est de retour en villégiature dans le village où résidait sa mère. Il est accompagné de sa femme, Marianne, enceinte depuis peu. Son séjour est ponctué de parties de chasse au sanglier, et de retrouvailles avec des amis d’enfance. Jusqu’au jour où Olivier est le témoin d’un meurtre, et décide de se taire…

Le silence est plus un film sensoriel qu’un récit construit où la tension irait crescendo, à l’image d’un quelconque Polar. C’est à la fois ce qui fait sa force et sa faiblesse. Car si le réalisateur tente d’imposer une lourdeur, par l’aridité lentement exposée des superbes paysages, par une musique sourde et entêtante, le malaise du personnage principal reste finalement peu palpable. Seule la scène de violence visible (contrairement au meurtre) emporte le morceau, et créée un stress soudain. Il s’agit de celle où des chiens et un homme s’acharnent sur un sanglier, lors d’une partie de chasse. Elle s’avère d’une violence inouïe, implacable.

Orso Miret montre donc son pays, et certaines us et coutumes, dont la chasse et la tacite loi du silence, comme rarement un metteur en scène aura osé le faire. La brutalité des décors et celle des hommes vont de paire, reléguant une fragile femme enceinte au second plan, Natacha Régnier ne lui offrant pas non plus une présence intense, hormis lors de quelques séquences oniriques en Noir et blanc, comme des moments de paix intérieur offerts à Mathieu Demy. Du coup, le film perd en intensité, et l’on a bien du mal à percevoir une signification légère en les dernières scènes, où le couple rencontre un bien étrange personnage.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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