SIETE DIAS, SIETE NOCHES
Impossible de savoir où le film veut mener ses personnages et ses spectateurs !
C’est l’été à Cuba. Trois femmes vont voir leur destin bouleversé au même moment. Maria perd son bébé dans des circonstances très curieuses. Norma refuse de présenter les fausses nouvelles diffusées par le régime lors du journal télévisé qu’elle présente. Et la jeune Nieves, qui rêve d’être danseuse, se voit tour à tour rejetée par son patron et sa mère. S’ensuit une semaine d’errance où les trois femmes se croisent
Le film ne manque pas de scènes bouleversantes et de dialogues pimentés. L'image numérique ne gâche pas la beauté de nombreux plans (comme c'est parfois le cas dans certains films utilisant cette technique) et la musique cubaine nous fait à elle seule voyager au pays des cigares. Et pourtant c'est avec grande difficulté qu'on essaie de s'imprégner (en vain) d'une histoire d'errance où il ne semble y avoir aucune logique. Forcément puisque ces 3 femmes sont toutes perdues à leur manière. Errance visuelle donc et flou total à la fois pour les personnages et pour les spectateurs, complètement perdus dans cet enchaînement incontrôlable de situations parfois burlesques, de flash backs souvent incompréhensibles, et de séquences délirantes où tout paraît plongé dans une sorte de transe irréversible.
Une perte presque totale dans le sens où il est pratiquement impossible de savoir où Joel Cano veut nous mener. S'agit-il d'une éloge de la femme (les personnages masculins sont quasi inexistants et de toutes façons inintéressants) et une volonté d'évoquer leur condition difficile de libération morale et sexuelle dans le Cuba contemporain ? Dans ce cas pourquoi se concentrer sur des femmes aussi excentriques les unes que les autres, énervantes d'extravagance, à la limite de la démence affligeante ? Vous l'aurez compris : à force, le film fatigue et agace, et rien ne semble tenir debout.
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur