SIDONIE AU JAPON
Livrer et laisser un peu de soi
Sidonie a accepté de se rendre à Osaka pour la réédition de son premier livre. À l’aéroport, elle est accueillie par un homme qui n’est autre que son éditeur lui-même. Alors qu’elle espère disposer de quelques moments de liberté, celui-ci lui annonce qu’il ne la quittera pas du séjour. Ces 6 jours ne seront pas sans surprise, pour l’un comme pour l’autre…
Comme "Lost in translation" de Sofia Coppola, "Sidonie au Japon", troisième long de Élise Girard (après "Belleville-Tokyo" et "Drôles d'oiseaux"), base une bonne partie de son humour léger sur les différences culturelles et de protocole, entre Japon et Occident. Une révérence servant de salut parfois difficile à décoder, une dévotion qui fait porter tous les bagages à l’hôte, même un sac à main (le gag récurrent du film...), l'achat de chaussures pratiques mais aux propriétés inattendues, les maladresses successives prêtent à sourire. Et au final, dans un monde où silences et discrétion sont rois, ce sont les confidences de chacun qui vont entraîner un contact, chaque personnage étant amené à surprendre l’autre. Mais même en ce domaine, l’intime, chacun a sa façon de faire. À la façade monolithique de l’éditeur, que seul l’alcool semble pourvoir ouvrir quelque peu, répond une Sidonie apte à se questionner elle-même, comme si les interviews qu’elle donne, ou les repas qu’elle partage permettaient une introspection qu’elle ne s’était jamais permise, suite au décès de son mari.
Toujours dans la retenue, qu’il s’agisse de transformer les insomnies de la Française (Isabelle Huppert, toujours sidérante de simplicité) en moments fantasmagoriques, ou d’évoquer quelques contacts physiques (le choix de photos à un certain moment apporte une pudeur supplémentaire), "Sidonie au Japon" va jusqu’à renforcer l’intimité par le chuchotement de certains dialogues. Faire son deuil et se sentir capable de redémarrer, voila ce qui relie les deux personnages, et voilà sans doute une intention aussi humaine que romantique, surtout si une forme d’aide se manifeste. Le déracinement et l’ailleurs ont aussi leur rôle à jouer dans ce beau double portrait où l'important est finalement de sentir « à nouveau soi ».
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
COMMENTAIRES
Bribri
vendredi 8 novembre - 10h44
Ennuyeux au possible, très décevant, même le Japon ne fait pas envie : c’est dire !
vendredi 8 novembre - 9h43
Du cinéma intelligent vrai plein pudeur peu de dialogue à plusieurs lectures romantique sans hystérie drôle Acteurs parfaits Que du bonheur
Jeanne
mercredi 17 avril - 7h30
Une ambiance magique portée par une actrice que vous n'avez jamais vue... Isabelle Huppert fragile et désorientée, et progressivement touchée par la grâce du Japon, sa beauté, sa pudeur. Petit bijou de poésie, courrez-y
Benjamine
mercredi 17 avril - 7h24
J'ai beaucoup aimé le thème étant moi même veuve depuis cinq ans
Un peu d'espoir
J'ai regretté de n'avoir pas eu de plus beaux paysages japonais
Marie
mercredi 6 mars - 3h40
Ambitieux mais le résultat n'est pas à la hauteur.