SIDEWAYS
Chemins alternatifs
Fondus dans un décor californien rural aux antipodes de ces représentations hollywoodiennes, l’écrivain raté et l’acteur médiocre étalent leurs problèmes existentiels. Face aux étendus de vignobles, la vie peu remplie, ou remplie d’un rien, des deux anti-héros nous est ouvertement exposée sans retenues. Les personnages sont très justement interprétés entre fragilité et aspiration à un avenir construit.
Le cinéaste dilate le temps jusqu’à des extrémités insoutenables pour nous faire ressentir le lent processus de réflexion des personnages. Ce qui est bon ou mauvais, moral ou inavouable, convenu ou non-prémédité… C’est une totale remise en question de ces deux hommes, et plus précisément de Miles qui semble trouver une ébauche de réponse au sens de sa vie.
Un film à ne surtout pas voir en version française. Dans la salle, seuls les spectateurs se référant au texte en version originale, plutôt qu’aux sous-titres (outrageusement mauvais), ont pu apprécier les subtilités comiques de ce scénario touchant. On rit sincèrement à des dialogues un peu loufoques, mais proches du pathétique de nos vies.
On a tout le temps pour choisir son chemin, pour réfléchir… On peut changer de routes, revenir en arrière. On a le droit d’être ridicule, le droit de se tromper… Mais on ne se trompe pas en prenant le temps d’aller voir Sideways pour se confronter encore une fois au pathétique de la vie des hommes aux espoirs rompus…
Aïcha ZEnvoyer un message au rédacteur