SI J'ÉTAIS UN HOMME
C’est l’histoire d’une femme avec un phallus…
Jeanne est mère de deux enfants, divorcée et travaille dans un cabinet d’architecture. Sa voisine, Marcelle, est sa confidente dans cette période où elle a du mal à gérer sa séparation. Un matin, après une nuit d’orage, Jeanne se réveille pourvue d’un pénis. Comment va-t-elle gérer cet appendice masculin au quotidien ?
Voilà une comédie romantique qui commence par un événement peu banal dans le paysage cinématographique : l’héroïne se réveille un beau matin munie d’un pénis. Mais pas un en plastique (pour des jeux coquins…), non, un biologique, un vrai, une mutation ! Ce point de départ va donner lieu à des situations rocambolesques en tout genre.
L’humour est assez bien dosé, même si certains gags foncent dans les clichés à notre grand regret (l’homme passe pour un être chez qui son entrejambe prend facilement le contrôle de sa pensée). Pour les situations humoristiques, le film garde une limite sans verser dans l’outrance mais se permet par moment d’aller assez loin dans les idées scénaristiques (la scène finale par exemple). Mais on évite le trash dans lequel certaines comédies outre-Atlantique traitant du sujet seraient peut-être tombées.
Au-delà de cet humour potache, c'est une chronique gentillette sur la part de masculinité chez la femme mais aussi chez l'homme (le personnage de Merlin interprété par Eric Elmosnino a peur du jugement de ses collègues sur le fait qu’il doit s’occuper de ses enfants, telle une mère, depuis son divorce). Le scénario porte, par ce changement de sexe inattendu, un discours sur le fait de s'assumer tel que l'on est dans une société empreinte de préjugés. Chacun doit donc assumer et faire corps avec sa part de féminité ou de masculinité.
Pour ce qui est du casting, les seconds rôles du gynécologue et de la voisine Marcelle sont bien trouvés, tout comme le couple de comédiens principaux pour lequel on n’a pas de mal à croire en leur idylle. Au final une bonne surprise que cette comédie française même si dans le côté romantique on se retrouve vite en terrain connu et l’humour ne fait pas mouche à chaque fois. Mais l’idée scénaristique de départ vaut à elle seule le détour.
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur