SHREK 4 : IL ÉTAIT UNE FIN
Retour au conte
Alors que la routine s’installe dans son couple, les journées se répétant inlassablement, du changement des couches de ses petits, aux irruptions turbulentes de ceux de l’âne, Shrek tente en vain de disposer de quelques instants tranquille, dérangé dans son bain de boue par des travaux ménager pressants, voire jusqu’aux toilettes, par un car touristique qui aime à montrer le héros du royaume. Fatigué, agacé, irrité, il finit par exploser lors de la fête d’anniversaire des enfants. Parti se mettre à l’écart, il croise le nain Tracassin, magicien sournois, qui lui propose de troquer journée de célibataire contre une autre journée de son passé. Shrek se retrouve alors dans un royaume où personne ne le connaît, pas même l’âne ou Fiona…
Après un premier épisode laminant les classiques des contes enfantins et les dessins-animés Disney, puis un second volet parodiant Hollywood et ses frasques, on avait laissé notre famille d'ogres préférée sur un troisième épisode décevant, flirtant avec le grand n'importe quoi, ceci finalement au détriment de l'humour. Mais revoici Shrek avec un cette fois-ci un véritable scénario, plutôt bien ficelé, qui pour une fois porte un message différent qui vise directement les hommes, célibataires éternels qui ne savent jamais se caser ou se contenter du bonheur qu'ils ont. Atteint du démon (ou de l'ogre) de midi, Shrek ne cherche pas ici nouvelle compagne, mais simplement à retrouver sa vie d'avant, celle dans laquelle il avait le temps de faire les choses.
Mais dans sa précipitation, il signe un pacte maléfique et se retrouve seul, coupé de ses amis, car n'ayant jamais sauvé la princesse en haut de sa tour. Et c'est justement là que réside la bonne idée du film, permettant de générer des rencontres avec des personnages déjà connus du spectateur, mais bien peu disposés à faire ami-ami avec notre bonhomme de héros. Ainsi l'âne parlant tracte des chariots conduits par des sorcières et joue les autoradios (les fans français apprécieront le choix du répertoire, avec notamment "Tout" de Lara Fabian...), le chat poté est devenu chat "potelé" incapable de rentrer dans ses bottes, quant à la princesse elle s'est transformée en ogresse aigrie et bagarreuse, qui toujours redevient femme le jour.
Si ceux qui ont vu les bandes-annonces seront un peu déçus de ne rien découvrir de plus sur leur chat favori, ils se consoleront avec quelques personnages secondaires savoureux, comme le nain Tracassin et son oie dentée qui enfle à vue d'oeil, le fils d'un marchand qui répète inlassablement "fais ton Greu", ou encore la cuisinière ogre qui cherche à refourguer sa spécialité à tous les guerriers. Doté d'un rythme particulièrement soutenu dans les premières scènes du film, "Shrek 4" est donc plutôt réussi, grâce à l'existence d'une véritable histoire et à un humour moins anecdotique que dans les précédents épisodes. Reste que les scénaristes, pour faire mode, ne peuvent s'empêcher de coller ça et là des chorégraphies modernes ridicules, ce qui gâche tout de même un peu les retrouvailles.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur