SEXUAL DRIVE
Un inattendu film… érotique
La femme de Enatsu part travailler à l’hôpital. A peine celle-ci sortie, celui-ci passe un coup de fil, autorisant quelqu’un à passer le voir. Débarque alors Kurita, qui admet rapidement que la femme d’Enatsu et lui ont une liaison depuis trois ans…
"Sexual Drive" est construit en trois chapitres plus un rapide épilogue. Chacun correspond à une histoire, mettant en avant le caractère supposé aphrodisiaque d’un plat ou ingrédient particulier, et fait apparaître de manière directe ou non, un mystérieux personnage dénommé Kurita, porteur d’une boîte de châtaignes. Figurant également dans l’épilogue, il est comme le petit diablotin qui vient titiller les personnages de chaque histoire, se présentant dans le premier segment comme l’amant de la femme d’un personnage qu’il va torturer par ses descriptions de repas, joue l’ancien camarade harcelé et légèrement masochiste dans le second, et passe des coups de fils à un client d’un bar à ramens dans le dernier, l’obligeant à parler alors que le silence est une règle d’or dans ce lieu.
Ce triptyque japonais joue délicieusement avec les sentiments des personnages, qu’il s’agisse successivement de la jalousie, la peur et la douleur, ou encore le manque. Se servant de la nourriture comme d’un prétexte à excitation (le premier segment autour du Natto, des haricots de soja fermentés, est une savoureuse torture mentale autour de la mastication et de la puanteur…), comme symbole d’accalmie ou de sérénité (le Mapo Tofu, un mélange de Tofu et de viande hachée, dans le second rassure l’héroïne, entraînée dans un jeu sadique avec un souffre douleur devenu adulte…) et enfin comme lien entre deux personnes séparées (le bar à Ramen est le lieu de passage de la femme recherchée…), Yoshida Kota filme près des visages et magnifie le jeu des ses interprètes, tous parfaits dans des récits aussi improbables que jouissivement drôles.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur