Festival Que du feu 2024 encart

SEX TAPE

Un film de Jake Kasdan

Cliché mais suffisamment délirant

Jay et Annie avaient l'habitude de faire l'amour sans arrêt. Ils baisaient dès qu'ils en avaient l'occasion. Mais après 10 ans de mariage, et avec deux enfants, l'énergie en fin de journée s'épuise, et l'emploi du temps est tellement chargé, qu'ils ne trouvent jamais le temps de le faire. Du coup, pour célébrer le succès éditorial d'Annie, ils envoient les enfants chez la grand-mère, histoire de pouvoir s'envoyer en l'air. Mais la fougue n'y est plus. Ils décident alors de faire une vidéo porno amateur, se filmant dans toutes sortes de positions. Alors qu'Annie demande à Jay d'effacer ce film, Jay s'aperçoit qu'à cause du Cloud, celui-ci a été diffusé sur de nombreux appareils...

La force du nouveau film de Jake Kasdan, l'homme qui nous avait offert "La Méthode Zéro", "Orange County" ou encore "Bad Teacher" (déjà avec Cameron Diaz), est d'avoir su, après un démarrage plan-plan qui ne choque personne et fait forcément penser à "Sex & the City" (la maman écrit son blog intime, contant ses jeunes années avec l'homme de sa vie), partir dans un délire profond, lâchant les brides lors de quelques scènes d'anthologie liées à la recherche des Ipad offerts, contenant la fameuse vidéo intime.

Car il faut bien avouer, même si Cameron Diaz n'a rien perdu de sa superbe, le couple formé avec Jason Segel n'a rien de folichon. L'acteur de "How I Met Your Mother", très bon lorsqu'il joue les maladroits ou les innocents ("Sans Sarah rien ne va !") semble moins à l'aise lorsqu'il s'agit de jouer les pères attentionnés. Aminci et plus sérieux, il perd étrangement de son charme, et forcément ne rivalise par avec la belle Cameron côté physique.

Reste que le scénario, qui monte déjà d'un cran avec la scène chez la belle sœur, part sympathiquement en live lorsqu'il s'agit de récupérer l'exemplaire donné au patron de la femme. On y découvre un Rob Lowe inattendu, limite frappé, en boss aux pratiques insoupçonnées, adeptes de peintures hilarantes où il est mis en scène, et disposant d'un chien redoutable qui donnera du fil à retordre à Jay. La suite sera du même acabit, la tension montant d'un cran, et la diffusion de la vidéo devenant potentiellement incontrôlable. On se dit alors que les choses auraient pu aller encore plus loin et devenir réellement politiquement incorrect. Ce n'est malheureusement pas le cas, et on se prend à imaginer ce qu'aurait pu être le film s'il avait été un produit issu du cinéma indépendant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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