Festival Que du feu 2024 encart

SERENA

Un film de Susanne Bier

Un long fleuve pas si tranquille

À la veille des années 30, en Caroline du Nord, George Pemberton est un jeune exploitant forestier. Lorsqu’il rencontre Serena, c’est le coup de foudre. Il l’emmène chez lui et tous deux comptent bien faire de leur industrie une réussite. Serena s’avère une femme très à l’aise dans ce milieu d’hommes. Mais le bonheur ne va pas durer, car le passé de George refait surface et petit à petit, le couple se déchire…

Adapté du roman de Ron Rash publié en 2011, « Serena » relate une histoire d’amour américaine dramatique. Dans un genre western, les protagonistes évoluent dans une petite ville où les obstacles sont nombreux. Mais c’est autour du personnage principal, celui de Serena, que tourne le récit. Cette femme belle et froide mène d’une main de fer les employés de son mari malgré le danger et les difficultés du métier. Si elle s’adapte parfaitement à la vie locale, son ambition et son envie de parvenir à ses fins sont plus fortes que tout. Mais même si elle est prête à tout pour faire de sa vie un conte, elle va n’avoir de cesse de tomber de Charybde en Scylla.

C’est la star américaine Jennifer Lawrence qui interprète ce personnage envoûtant. Elle retrouve pour une troisième fois son partenaire Bradley Cooper avec qui elle a joué dans les deux derniers longs métrages de David O. Russel : « Happiness Therapy » et « American Bluff ». Cela colle plutôt bien entre les deux comédiens, crédibles en amoureux passionnés. C’est une surprise de découvrir le british Rhys Ifans dans un registre auquel on ne l’attend pas (rappelez-vous c’était lui le colocataire de Hugh Grant qui passait son temps à poil dans « Coup de foudre à Notting Hill »). Il se débrouille ici assez bien en sbire sans aucune compassion.

La réalisatrice, Susanne Bier n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’elle a mis en scène « Nos souvenirs brûlés », et plus récemment « Love is all you need ». Auteure surtout connue pour le film « Brothers », la réalisatrice danoise s’est entourée du décor naturel et authentique de forêts situées…en République tchèque ! Pourtant, l’illusion est totale. On se laisse porter par la beauté des paysages mais aussi par la musique.

Malheureusement, cela ne suffit pas. Il est dommage que le récit tende vers un enchaînement de situations romanesques. Et on a envie de crier : Alerte : Eau de rose ! Car malgré les rebondissements et l’aspect dramatique des événements, le long-métrage demeure plat et lent. De plus, on a du mal à s’attacher aux personnages qui semblent distants et sans cœur. Leur fusion ne suffit pas à nous émouvoir. Au final, « Serena » aurait aussi bien pu être un téléfilm à voir dans son canapé afin de pouvoir zapper lorsque l’ennui nous gagne.

Chloé HugonnencEnvoyer un message au rédacteur

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