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SEBERG

Un film de Benedict Andrews

Un thriller sur fond politique, un peu lisse

Après s’être approchée de Hakim Jamal, figure importante du mouvement Black Panthers, la fameuse actrice Jean Seberg est placée sous surveillance par le FBI. Une opération conduite par l’agent Jack Solomon, tout fraîchement arrivé au département du renseignement…

Seberg film image

>Adapté de faits réels, "Seberg" se concentre sur une partie de la vie de Jean Seberg, actrice des années 1960 connue notamment chez nous pour ses rôles dans "Sainte Jeanne" de Preminger ou "À bout de souffle" de Godard.

Comme le montre le choix de suivre deux personnages principaux, à savoir le jeune agent Solomon et Jean Seberg, Benedict Andrews et les scénaristes Joe Schrapnel et Anna Waterhouse ont décidé de se focaliser non pas tellement sur le personnage pourtant plus que fascinant de cette actrice à l’aura mystérieuse, mais sur l’enquête menée par le FBI sous la houlette du directeur Hoover lui-même et l’acharnement de ces derniers à son encontre.

En résulte un thriller d’espionnage plutôt efficace, bien qu’il lisse pas mal la réalité et « manichéise » toute cette histoire en posant la direction du FBI comme véritable antagoniste de l’histoire, et ce depuis les deux points de vue suivis. On passe donc un peu sous silence le caractère violent et manipulateur de Hakim Jamal, l’enterrement de l’enfant de Jean Seberg dans un cercueil en verre pour contredire la désinformation menée par le FBI (bien que ce dernier point soit indirectement évoqué) ou encore le caractère maniaco-dépressif de Romain Gary qui n’est ici qu’un personnage fonction, celui du bon mari.

On aura tout de même droit, bien que cela reste en filigrane, à quelques messages et thématiques plus contemporains, tel que tout le discours sur la désinformation, qui est réellement au centre du film, mais aussi à la question du féminisme, non tellement à travers Jean Seberg paradoxalement, qui était connue pour ses positions politiques fortes et assumées, mais plus à travers le couple de Jack Solomon dont la femme doit subir les clichés alors qu’elle est en route pour devenir médecin.

Concernant la réalisation et la mise en scène, elle reste efficace même si aucun moment de virtuosité ne se dégage du film, Benedict Andrews filmant tout simplement l’action et ses acteurs, dont le jeu reste juste tout au long du film, de la manière la plus efficace. On notera tout de même l’idée d’ouvrir le film sur l’accident qui a eu lieu sur le tournage de "Sainte Jeanne", laissant à l’actrice une brûlure cicatricielle, établissant ainsi un parallèle avec la marque indélébile que laissera la campagne de désinformation du FBI sur son image publique.

Au final, "Seberg" est un thriller sur fond politique qui, s’il fonctionne bien en soit, reste trop classique et manque de véritable audace pour marquer les esprits.

Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur

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