Festival Que du feu 2024 encart

SCHIZOPHRENIA

Un film de Gerald Kargl

Temps réel

Un homme sonne chez un vieux couple, et tire à bout portant sur la femme, avant de s'enfuir. Lors de son arrestation, il ne saura expliquer ce geste qui lui vaudra plusieurs années de prison. A sa sortie, il part immédiatement à la recherche d'une nouvelle victime…

Sortie en DVD et Blu-ray le 4 juillet 2012

Schizophrenia, film autrichien tourné en 1983 est toujours inédit en France. Sa présentation au festival de Gérardmer 2006 l'a récemment mis sous les feux des projecteurs, mais pourquoi ? Ce film est clairement divisé en trois parties. La première relate le meurtre qui mène le tueur en prison. La seconde, façon documentaire, nous conte l'enfance de cet homme, battu par son père, au travers d'images d'archives et de photos personnelles. Enfin, la troisième, nous montre, en quasi temps réel, la manière dont il s'empare d'une maison, et prend en otage toute une famille, dans le but de satisfaire ses penchants sadiques.

La première partie fait d'emblée craindre le pire nanar, avec jeu approximatif et appuyé de l'acteur et utilisation de caméras fixées au corps, permettant de suivre la fuite du tueur dans les bois, mais estampillant le film du cachet « amateur ». La seconde intrigue le spectateur, par son aspect (involontairement) parodique, provoquant l'hilarité par le contraste entre les horreurs décrites et le sérieux de la voix off, relatant ce lourd passé à la manière d'un mauvais documentaire, ou d'une émission à scandale. Malheureusement, la troisième achève de classer le réalisateur au rayon des rivaux d'Ed Wood, en décrivant dans un insupportable temps réels, les moindres mouvements de ce tueur de pacotilles.

Certes, on s'amuse à observer sa maladresse et à écouter, en voix off, ses pensées mal écrites, sensées terrifier le spectateur. Mais on se tortille surtout d'impatience lorsque l'on suit le personnage à la découverte du jardin, ou lorsqu'il va voir le portail, pour revenir au garage, pour remonter dans la maison, puis redescendre, puis ressortir pour ouvrir le portail, et refaire le chemin jusqu'au garage… Entre ces longueurs inutiles, sensées générer le stress et non l'agacement, et des plans hallucinants, quasi vus d'avion ou en caméra portée par l'acteur, on se dit qu'il est normal qu'on ai pas entendu parler de ce pseudo réalisateur depuis ce catastrophique (mais parfois drôle) essai.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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