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SCARY STORIES

Un film de André Øvredal

Des frissons

Pour Halloween, trois amis, Stella la littéraire solitaire, Auggie et Chuck décident d’aller visiter une maison hantée. Alors qu’ils sont poursuivis par des brutes locales, ils font la connaissance de Ramón et se retrouvent enfermés dans une pièce secrète au cœur de la maison. Ils parviennent finalement à sortir, mais Stella a emporté avec elle un livre d’histoires qu’elle a trouvé dans la maison, des histoires qui s’écrivent toutes seules, en lettres de sang…

Scary Stories film image

Contrairement à ce que pouvait faire penser le projet, qui est une adaptation du recueil de nouvelles du même nom, écrit par Alvin Schwartz et illustré par Stephen Gammell, il ne s’agit pas d’un film à sketches, mais bien d’une seule et même histoire, en plusieurs actes. Chaque personnage va avoir droit à son petit moment d’horreur, sa nouvelle horrifique écrite dans le livre de Sarah Bellows (la supposée prisonnière de la maison). Le seul problème est que si la mise en scène fonctionne dans les deux premières histoires, le processus tend à se répéter et s’essouffler.

Ce qui fait le plus peur dans l’horreur, c’est ce que le cerveau imagine, c’est pour cela que les monstres de Stephen King font si peur et qu’ils sont difficiles à adapter, car rien de ce qu’un spectateur peut voir ne lui ferra aussi peur que la forme indistincte et changeante qui naît de son imagination. Le cinéma d’horreur paresseux se repose alors souvent sur les jump-scares, la musique et la tension, pour faire naître l’angoisse. Il faut reconnaître qu'André Øvredal ne choisit pas la facilité en montrant tous les monstres, parfois de très près et en choisissant d’utiliser le moins de retouches numériques possibles. Ils sont très beaux, voir assez flippants, et divers. Il faut donc tirer son chapeau à Mike Hill, Mike Elizalde et Norman Cabrera. Mais si les créatures sont magnifiques, Sarah Bellows, qui semble-t-il les dirige, doit manquer d’imagination, car ils font tous la même chose. Ils avancent inexorablement vers leur victime.

L’autre problème, essentiel du film, est celui des enjeux et donc de la cohérence du récit. Cela commence dès la caractérisation des personnages. On ne comprend pas bien pourquoi chacun agit comme il le fait, quels sont leurs intérêts, leurs envies, leurs forces et leurs faiblesses. Dès lors, chaque histoire de Sarah va sembler interchangeable avec une autre. Seule celle de Ramón, et il faut être vraiment très attentif, a du sens, impliquant sa biographie personnelle (un de ses frères est revenu, en morceaux, de la guerre.).

"Scary Stories" procède donc d’une bonne idée, bien mise en scène (efficace mais répétitive), avec de très belles créatures, mais qui tombe dans l’écueil du manque de caractérisation de ses personnages. Ceci fait perdre tout enjeu au film, et rend le récit assez insipide pour le spectateur, qui n’a même plus vraiment peur, car il ou elle est assez peu intéressé par ce qui peut advenir de ces jeunes adultes.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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