SAVAGE GRACE
Façade
Dans « Savage Grace », Julianne Moore (« Loin du paradis », « Safe ») épate une nouvelle fois le public dans le rôle d'une femme abandonnée par un mari volage, et perdue au milieu de codes qu'elle s'est elle-même imposé. Le scénario, tiré d'un fait divers, ne la montre pas comme forcément possessive, mais tente de tirer un double portrait: celui d'un jeune homme sexuellement égaré et celui de sa mère. Lui, virevolte entre filles, garçons, gigolos et mère incestueuse. Elle, souffre en silence, laissant parfois échapper un maladroit cri de détresse.
Le film, clinique, crée rapidement le malaise et l'effroi de par la stature toujours bien séante des protagonistes et une mise en scène qui dédramatise les situations les plus morbides, préférant montrer rires et trouble qu'ébats effrénés. Ancré dans une époque où le paraître en société était plus important que la réalité elle même, « Savage grace » offre une critique acerbe des hypocrisies d'une société moderne où le mal être doit être tu. Un film sans concessions.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur