SANS SARAH, RIEN NE VA !
Rires assurés
La comédie de rupture est un genre classique en soit, qui a pu donner naissance au meilleur (« 10 bonnes raisons de te larguer ») comme au pire. Démarrant de manière assez terrifiante (voir la scène de rupture où la chanteuse à laquelle le musicien participe... entièrement nu ou les pathétiques scènes de drague dans un bar branché), « Sans Sarah, rien ne va » prend un tournant radicalement différent lors du transport de l'intrigue à Hawaï. D'abord parce que le personnage principal, ringard apparent, est loin d'être glorifié. Ensuite, parce qu'apparaît alors toute une galerie de personnages secondaires aussi amusants qu'attachants.
Ainsi, la bonne idée du film est d'avoir fait de son personnage principal une sorte de droopy pleurnichard, dont l'air triste et les sanglots particulièrement bruyants lui attireront la sympathie de ses diverses rencontres. Mais ce sont ces dernières qui feront tout le piment et l'originalité de cette histoire. La complicité de l'hôtesse d'accueil, les étreintes de soutient des barmans plus que balèzes, les pertes de mémoires du surfeur philosophe (irrésistible Paul Rudd) et les bouffées d'agoisse d'un maître d'hôtel particulièrement épris du chanteur zen qui chevauche la belle, composent une communauté particulièrement humaine qu'il est difficile de quitter à la fin de la séance.
Ajouter à cela quelques confrontations assez bien dialoguées (le repas à quatre), des dilemmes à ne plus savoir qu'en faire, un chanteur aussi sexy que ridicule dans ses gestuelles érotisantes, et vous serez facilement séduits, malgré une histoire certes basique. Lorgnant certes vers le film pour ados, « Sans Sarah, rien ne va » évite les clichés sur les célibataires dépressifs, et réussit même les parodies de série télé, où sexe et violence forment un cocktail explosif (rester pendant le générique, ça vaut le coup d'oeil). Enfin, cerise sur le gateau, les choix musicaux, que l'on ne détaillera pas, se contentant de signaler une étrange version hawaïenne de « Nothing compares to U » de Sinead O'Connor en guise de conclusion, achèvent de faire de cette comédie une véritable surprise.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur