SAMSON ET DELILAH
No country for Aboriginals
Rares sont les films nous exposant le mode de vie des Aborigènes. Premier long métrage d'un réalisateur australien qui s'est vu récompensé de la Caméra d'or au dernier festival de Cannes, "Samson et Delilah" est une histoire d'amour sur fond de survie dans le désert. Bien qu'il s'agisse peut-être plus exactement de l'inverse…
Sans aucun artifice, Thornton nous décrit la manière de vivre du peuple du désert australien sous-représenté dans la production audiovisuelle. On y apprend beaucoup de choses sur les Aborigènes, leurs coutumes et leur style de vie. La première moitié du film pose lentement la situation d'une communauté rudimentaire et précaire, très loin de l'opulence occidentale. Cette partie demeure assez pénible à suivre, car elle se veut très contemplative et silencieuse. C'est lorsque les deux protagonistes s'exilent vers la ville que le long métrage se révèle beaucoup plus intéressant. Thornton y montre avec minutie ce mépris qu'ont les "Wasp" par rapport à ce peuple dont la terre fut volée par les colons. Ainsi, Samson et Delilah se retrouvent à l'écart, à l'image du clochard avec lequel ils vont camper.
Si le fond est plutôt intéressant pour le quidam désireux d'apprendre des choses sur la culture aborigène, la forme demeure assez austère. La plupart des scènes sont dépourvues de dialogues et de musique, ce qui a tendance, à la longue, à plomber le film. Thornton s'attache à passer du temps à filmer les tâches de la vie quotidienne et l'on peut vite trouver le temps long. Nul doute que cette absence de rythme rebutera plus d'un spectateur.
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur