LE SAMOURAÏ DU CRÉPUSCULE
Chronique d'une vie ordinaire....de samouraï!
Samouraï plus par le titre que par envie, il vit misérablement avec ses deux filles et sa mère à demi-folle. Ses collègues le méprisent et ses supérieurs en font un bouc émissaire. Mais le jour où son amour d’enfance refait surface, il va se battre pour elle, contre un mari jaloux et violent…
Ce film retrouve l'essence des vieux films de samouraï, de même que ceux issus de la série des Baby Cart. Mais le propos du réalisateur n'est pas de nous décrire une énième vengeance à coups de sabre, mais plutôt une chronique d'un homme dépassé par sa condition et par un siècle en plein bouleversement. Nombreuses sont les scènes où les personnages discutent des boulversements en cours à la capitale, sans que cela affecte le village dans lequel ils habitent. Mais le tumulte gronde au loin.
La façon de filmer, les quelques décors nous ramènent à ce cinéma des années 60-70 au Japon, minimaliste mais réel. Et cela ancre encore plus le film dans une réalité pas si romancée que cela. D'un autre côté le réalisateur décrit un homme brisé par la perte de sa femme, usé par le poids des traditions et de la famille qu'il a charge. Sa condition de samouraï lui permet juste de s'occuper de ses deux filles, seul moment de bonheur dans sa vie. Et ce personnage en devient attachant autant par sa nonchalance, que par sa présence vis à vis de ses proches.
Mais ce qui compte le plus aux yeux du réalisateur semble être le monde qui évolue autour du personnage principal. Comme si par son inadaptation, celui-ci anticipait les profonds boulversements à venir. Bien sûr il ne renie en aucun cas le genre auquel il s'astreint, avec un combat simple mais efficace au milieu du film, mais à aucun moment il ne fait tomber le long métrage dans le film de genre pur. L'époque, le lieu et les personnages ne sont que des prétextes à son propos et à son histoire.
En fin de compte un film surprenant qu'il faut moins voir comme un film de genre que comme une chronique intimiste. Etrange mais plaisant.
Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur