SAMOURAÏ ACADEMY
Amusant et rythmé
Au royaume des chats le grand chef Ika Chu, qui attend la visite prochaine du Shogun, en espérant être nommé comme son successeur, aimerait voir le petit village voisin de Kakamucho disparaître de sa vue, afin que son palais soit enfin parfait. Lorsque le samouraï qui protège le village est mis à mal, le Shogun lui demande alors de leur en envoyer un nouveau. Il a soudain l’idée diabolique de leur envoyer le plus mauvais qui soit, en intronisant Hank, un chien fait prisonnier qui rêve de devenir samouraï. L’accueil au village va être un peu frais pour Hank, mais il va réussir à convaincre le vieux matou Jimbo de devenir son mentor…
Point d’école de samouraïs ici, c’est en fait de la destinée du persévérant mais naïf Hank, un jeune chien désireux de devenir samouraï, qu’il s’agit, celui-ci étant aidé par un vieux matou ronchon et porté sur l’alcool, la « chartreuse » en version française, histoire d’ajouter à la ribambelle de jeux de mots qui s’égrènent au fil de l’intrigue. Pas sûr d’ailleurs que les petits en comprendront la moitié (le scénario est co-signé par Mel Brooks), mais cela permettra en tous cas aux adultes de ne pas s’ennuyer, face à un récit plutôt balisé mais qui assure clairement en terme d’action et de « cascades », ici pour le plus grand plaisir des petits, qui en prendront plein la vue.
Le film débute sur une chanson en l’honneur des héros qui défendent les villages, en animation 2D noir et blanc, parsemée de quelques éléments de couleur rouge. Vient ensuite l’animation en images de synthèse, permettant une grande fluidité de mouvements pour les « Ninchats » et les autres, qui ne sera interrompue que par les flashbacks attachés aux deux personnages principaux, mis en scènes dans le style art pop de comics, avec des points plus ou moins gros permettant ombrages et dégradés. Une variété de styles qui ravira donc les fans d’animation, alors que l’histoire d’accomplissement de soi et d’acceptation de la différence, plutôt attendue, sera ponctuée d’allusions amusantes au monde des humains (les WC géants, l’oiseau bleu messager, un drôle de téléphone arabe, les mystérieuses et dangereuses voitures...).
En bref, petits comme grands devraient y trouver leur compte côté aventure et humour. On saluera également au passage quelques belles idées, comme une assez incroyable transition entre le décor du village et celui du palais lors de la poursuite finale (une belle idée qui invite la BD comme la salle de cinéma). Enfin si les petits riront sans doute aux quelques éléments pipi caca (le nom du village Kakamucho veut déjà tout dire en soi), les plus grands eux, devraient apprécier tous les détournements des comportements des chats : queue qu’on tourne telle une manivelle pour lancer l’alarme, besoin de ratisser après avoir fait ses besoins dans un jardin japonais, ou encore finition de la coupe d’une cliente chez le coiffeur à coups... de langues. Bref, si on aurait aimé que le film s’éloigne des influences du Western pour jouer pleinement la carte asiatique, le mélange fonctionne cependant plutôt bien, et l’humour comme l’action sont au rendez-vous.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur