Festival Que du feu 2024 encart

SALSIPUEDES

Un film de Mariano Luque

Dernier répit dans un face-à-face avec un mari violent

Un couple se déchire lors d'un séjour en camping. Le mari, dominant et colérique, voit sa compagne commencer à lui tenir tête...

La première image de « Salsipuedes » s'éternise sur une femme assise dans une voiture et écoutant de la musique. En arrière plan, un homme s'affaire, tentant de monter une tente de camping. Puis, la situation du couple est installée en quelques secondes : l'homme monte dans la voiture, éteint la musique, s'énerve, frappe sur le toit... Elle, tourne légèrement le visage, laissant apparaître un œil au beurre noir. En un plan unique, Mariano Luque pose la situation dramatique de départ et instaure une tension légitime qui ne demande pas plus d'explications.

« Salsipuedes » est une chronique argentine, située sur un week-end, où l'espoir d'entente entre Rafa, le mari, et Tutuca, l'épouse, réveillé par cette échappée d'une vie quotidienne vraisemblablement pesante, s'étiole peu à peu. La construction est remarquable. Après le moment de tension initial, une accalmie doucereuse s'installe grâce à l'arrivée de la mère et de la sœur de Tutuca. Mais une fois parties, le face-à-face avec le mari, reprend sa place et tout son poids.

L'art du réalisateur est de nous faire craindre le pire. Un simple retard à un rendez-vous, une discussion autour d'une bière... chaque acte peut finir en engueulade... voire plus. Alors qu'espérer des réels moments d'intimité ? Ce récit désabusé, entre chaleur estivale et torpeur relationnelle matinée de toute la lourdeur d'un macho à l'humour pathétique, réussit à vous toucher, sans détours.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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