SAINT ANGE
Nanar horrifique français
On s'étonnait de n'avoir pu disposer d'une projection de ce très attendu Saint Ange. Nous voici donc devant la sombre réalité : il s'agit d'un alambiqué suspens quasi incompréhensible qui n'est pas sans rappeler un certain Session 9, récemment présenté à Gerardmer. Et pourtant, le tout ne démarrait pas si mal. Le réalisateur, Pascal Laugier, doué d'un évident sens du cadre, a su utiliser des décors angoissants entre hôpital psychiatrique et le couvent, ainsi que les lents travellings, pour mettre en place une ambiance qui vous étreint. La disparition du premier enfant, dans la salle d'eau, est une belle scène d'ouverture, d'autant que la gamine, au regard inquiétant, lui donne un sens particulièrement dramatique, mélange d'insouciance et de conscience d'un danger inconnu.
Mais rapidement le scénario vire au n'importe quoi. Si l'idée de créer une légende autour d'enfants accueillis pendant dans la guerre était certainement une piste intéressante, la présence d'une des rescapées en le personnage de Lou Doillon n'est pas des plus réussie. Sa folie reste jusqu'au bout un mystère presque inutile. Et que dire de toute la construction autour du futur bébé que veut cacher la boniche Virginie Ledoyen, qui se termine en une apothéose ridicule maculée de blanc (voir la scène en sous sol). D'une angoisse possible, on passe donc à la moquerie facile. Tant de talent qu'on aurait pu valoriser ailleurs.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur