SACRIFICE
Mon fils, ma vengeance
Zhao Dun est chancelier. Son fils, Zhao Shuo, est devenu un puissant général de l’armée, marié à la sœur du Roi, Zhuang Ji. Tu’an Gu, fatigué de l’influence de ce clan, commandite l’extermination de ses membres, menant à la mort près de 300 membres de cette famille. Durant cet épisode, Zhuang Ji donne naissance au dernier fils du clan Zhao, et décède. Le docteur Cheng Ying, recueille alors l’enfant…
L'auteur de la palme d'or "Adieu ma concubine" a signé son grand retour dans la section Berlinale Special du Festival de Berlin 2011, avec une fresque classique sur l'histoire de la Chine, alors que son dernier film, "Forever Enthralled" présenté également à Berlin, en compétition, n'est toujours pas sorti en salles. Sans être statique, cette histoire d'un enfant, dernier survivant du clan des Zhao, massacré par le chef du clan ennemi, désireux de prendre le pouvoir, se divise cependant en deux grandes parties, plus ce qu'on pourrait qualifier d'épilogue.
Dans la première, l'on est témoin de la préparation du massacre, l'acte en soi et les tentatives de chacun des protagonistes, en vue de permettre à l'enfant de survivre. Dans le seconde, l'on suit la destinée de l'enfant, dont l'identité est tenue secrète, grandir auprès de son père de substitution et de celui qui a ordonné le massacre, devenu une sorte d'oncle protecteur. Puis viendra la vengeance. Le scénario reste classique et clairement lisible, mais réserve suffisamment de rebondissements et d'intrigues secondaires pour que l'ensemble reste passionnant pendant presque 2h10.
Les décors sont comme toujours aussi somptueux, mais il semble que la mode des grands élans stylistiques colorés (voir « Le secret des poignards volants », « Hero ») soit belle et bien passée. Ceci pour faire place à une reconstitution plus sobre, mais d'ampleur, faisant appel à de nombreux figurants. On appréciera notamment ici les nombreuses techniques guerrières, plutôt impressionnantes et esthétiquement bluffantes, comme le bélier géant ou l'utilisation des perches pour hisser les archers sur le toit. "Sacrifice" l'emporte donc au final par la qualité de sa reconstitution et de son intrigue, ainsi que par l'universalité de son sujet.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur