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RUBY, L'ADO KRAKEN

Un sympathique portrait d’ado

Infiltrée avec sa famille dans le monde des humains, Ruby Gillman, 16 ans, va au lycée de sa ville, Oceanside, et a interdiction de rentrer en contact avec l’océan. Maladroite, elle a un peu de mal à s’intégrer et rêve d’aller au bal de promo, ce que refusent ses parents. Lorsqu’elle apprend que ses 3 meilleurs amis vont finalement se rendre au bal, laissant tomber leur potentiel contre-bal, elle décide de se lancer, et d’inviter Connor, un skater séduisant auquel elle donne des cours de soutien en maths. Mais avant même d’avoir fait sa demande, elle le fait accidentellement tomber à l’eau, et dans un élan de courage, plonge à sa rescousse. Elle se découvre alors la capacité de respirer sous l’eau, ainsi qu’une propension à augmenter de taille, mais lorsqu’elle ressort de l’eau, le sauvetage du beau garçon est attribué à une nouvelle élève, Chelsea…

Ruby l'ado kraken film animation animated feature movie

Le point de départ du nouveau film d’animation des studios Dreamworks est intéressant et a de quoi surprendre. Dans une introduction, une voix-off explique les légendes qui ont toujours fait des Krakens les méchants de l’histoire, indiquant que ceux-ci sont en fait des protecteurs des océans, alors que les vraies créatures démoniaques sont en fait… les sirènes ! Pas étonnant alors que l’on ai droit à un détournement en règle des contes aquatiques animés, revenant en partie aux origines, même si ici les sirènes ne sont pas là pour attirer les marins par leurs chants et faire s’échouer les bateaux, mais juste… pour dominer le monde ! Au moment où la partiellement décevante adaptation live de "La Petite Sirène" vient d’aborder les écrans du monde, quoi de plus revivifiant qu’une comédie d’aventure qui redonne à une autre espèce le beau rôle ?

Jouant des codes du teen-movie (les potes un peu chelous dont la pessimiste limite gothique, la pseudo rivalité avec la séductrice Chelsea déclarant ici qu’elle n’est pas « méchante, juste jolie et incomprise »...), se moquant gentiment des ados (la destruction du rayon Romance Zombie de la bibliothèque est un véritable drame…), l’intrigue avance sans mal, mêlant fantastique et humour. Du film vidéo justifiant pourquoi Ruby doit absolument aller au bal de promo, aux affirmations récurrentes sur le fait que la famille kraken vient du Canada (histoire d’expliquer sa bizarrerie), en passant par les allusions à une psychothérapie auprès d’un requin marteau (une bien belle trouvaille de traduction), ou encore la manière dont les mâles de la famille se font aisément engager auprès du vieux marin qui espère les démasquer, "L'Ado Kraken" s’affirme autant dans la comédie que dans l’aventure à rebondissements.

Ajoutez à cela un graphisme qui joue d’élégants mariage de couleurs (ensembles rose fluo pour elle sur décors bleus luminescents, alliance de jaune et vert autour de la grand-mère kraken…), combine un zeste glaçant de métallisé pour la reine des sirènes, ou une impressionnante chevelure d’eau façon cascades, le film allie qualités esthétiques et scénaristiques pour mieux espérer prendre la place du dessin animé majeur de la prochaine fête du cinéma, voire de l’été. Les adolescents devraient en tous cas s’identifier à fond avec le personnage, touchant, de Ruby. Après "Les Croods" et "Vivo", Kirk Demicco, ici à la réalisation avec Faryn Pearl, tient sans doute son film le plus universel.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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