Festival Que du feu 2024 encart

ROSENTRASSE

Une bonne initiative qui tombe un peu à plat

Hannah part en Allemagne à la recherche du passé de sa mère, Ruth, plongée dans un renfermement total à la mort de son mari. Elle retrouve alors Lena Fischer, qui avait recueilli la jeune Ruth pendant la guerre. Plus que le passé de celle-ci, Hannah va alors découvrir un évènement oublié lié à l'Allemagne nazie : des femmes "aryennes" regroupées pour revendiquer la libération de leurs maris juifs…

Margarethe von Trotta partait d'une bonne intention, celle de conter un épisode plutôt oublié de la deuxième guerre mondiale, au moment où on a tendance à observer une certaine lassitude globale pour les sujets liés à 1939-45, tant on a l'impression de toujours voir les mêmes choses. Malheureusement la réalisation classique et austère lasse très rapidement. Si les flash-backs sont parfois beaux et émouvants, les réguliers retours au présent n'apportent rien d'intéressant et cassent l'émotion, d'autant que Maria Schrader manque de charisme et de conviction. Les parallèles entre la relation entre Hannah et Luis, et l'histoire racontée par Lena, sont à la fois clichés et sous-exploités, si bien qu'on se serait satisfait d'un film historique sans flashback, devenu alors quasiment inutile.

En fait, le film traîne sans véritablement s'attacher aux éléments intéressants qu'il ne fait qu'effleurer. Cela donne une impression d'inachevé voire de bâclé. Il en résulte un manque d'homogénéité flagrant, rien que dans la lumière, parfois très belle dans les scènes historiques et souvent si fade dans les séquences contemporaines. La déception est d'autant plus grande que certains détails démontraient un potentiel, notamment les performances de Katja Riemann et de la jeune Svea Lohde dont le regard brillant illumine à lui seul le film !

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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