LA RONDE DES COULEURS
Un petit rayon de soleil
Un recueil de six films d’animation, usant de techniques diverses, et mettant en scène la joie qu’apportent les couleurs, dans un monde souvent bien gris…
"La ronde des couleurs" est un recueil de courts métrages d'animation (à partir de 3 ans) d'une durée totale de 36 minutes, formidable de douceur et quasiment sans paroles, hormis celles d'un disque comportant une leçon d'alphabet et des borborygmes d'une petite fille trop heureuse d'être en contact avec son grand père. Avec des techniques d'animations diverses, depuis le fusain ou les crayons de couleur jusqu'aux aquarelles pour certains décors, en passant par le stop-motion ou l'utilisation de motifs de journaux. Chaque petit film est un vrai délice pour les sens, que les plus petits apprécieront pour leur simplicité, et les plus grand pour leur poésie.
Le recueil s'ouvre avec "Looks, le petit lynx gris", petit conte sur la différence, présentant divers animaux s'exprimant en bulles de la même couleur que leur pelage. À la manière d'une cour de récré, on observe se petit monde mettre à l'écart un lynx au pelage gris, qui paraît bien monotone par rapport aux autres. Les animaux sont de contour noir avec une tâche de couleur donnant un peu de volume au corps. S'en suit "Mailles", sublime mélange aux traits fluctuant, entre crayon de papier et fusain, crayons de couleur et pastels, dans lequel une grand mère tricote bien des choses pour donner de la couleur à son environnement, du manteau du chat aux abat-jours. Un petit film envoûtant.
"Piccolo concerto" est certainement le segment le plus faible, mais s'avère tout de même d'une belle tenue. De décors ponctuels en aquarelle, comme posés sur des feuilles blanches, on passe à une forêt, où une flûte bleue a bien du mal à trouver sa place dans une formation d'instruments à vents. Un joli récit d'affirmation de sa personnalité, aux instruments colorés, mais qui vaut surtout pour ses décors. Quatrième film, "La fille qui parlait chat" est une jolie ode à la différence et à un esprit positif, entraînant une petite fille au quotidien monotone, vers le monde de chats fêtards et colorés. Des leçons d'alphabet rébarbatives elle passe à une ambiance de musique endiablée, les couleurs envahissant un univers et des habits faits de textures type papier journal. Un film sacrément accrocheur.
Arrive enfin le clou du spectacle avec un court métrage tout bonnement sublime, en forme d'évocation de la complicité entre une petite fille et son grand mère. Véritable festival de couleurs, celles-ci allant jusqu'à diluer les personnages, "La comptine de grand père" fait la part belle aux sensations, évoquant les vacances, la montagne, la mer, et surtout la douceur des caresses dans les cheveux. Une œuvre tout juste magnifique, au remarquable travail sonore. Le recueil se terminera avec la sympathique histoire du "Petit crayon rouge", en animation image par image, qui projette un crayon de couleur depuis le bureau vers le jardin, à la rencontre de diverses créatures. Sa particularité réside plus dans le fait que les décors se teintent de couleurs au fil des dessins réalisés par ses collègues crayons, que dans son récit, au final, très enfantin.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur