RON DÉBLOQUE
L’amitié avec un grand @
Alors que le B-bots, nouveau bijou technologique connecté aux réseaux sociaux, deviennent peu à peu le centre névralgique de l’amitié chez les adolescents, Barney, un jeune issu d’une famille modeste reste lui isolé du reste de ses camarades. Pour son anniversaire, il reçoit finalement un B-bot, mais celui-ci se révèle défectueux…
Nouveau film d’animation des Studios 20th Century (ex-Fox), "Ron débloque" a été présenté en avant première au festival du film de Londres. Le métrage raconte l’histoire de Barney, jeune pré-adolescent timide et renfermé, sans réel ami, qui se voit offrir pour son anniversaire un B-bot, un robot connecté dont l’intelligence artificielle a été conçue de telle sorte à ce qu’il devienne votre e-ami ou vous aide à en rencontrer de vrais. Sauf que voilà, le B-bot de Barney, nommé Ron, est défectueux et ne peux se connecter, il possède donc une base de données sur l’amitié qui n’est que partielle, et Barney et Ron vont donc devoir apprendre à se connaître s’ils veulent devenir de vrais amis. Le propos du film est donc plutôt intéressant, d’autant plus à une époque où la génération Z a grandi voire est née avec l’hégémonie des réseaux sociaux.
Malheureusement, le tout sent beaucoup trop le réchauffé. En effet, le film aborde une morale vue et revue des centaines de fois depuis la fin des années 90, début 2000, avec un discours sur l’importance de l’amitié qui lorgne vers le naïf, le tout, à l’aide d’un scénario assez convenu et prévisible, bien que pas mal mené pour autant. Le côté numérique apporte ceci dit un nouvel habillage à ce discours, et, s’il est parfois assez caricatural, notamment sur l’artificialité de la vie affichée sur les réseaux sociaux, le film pose tout de même quelques bonnes questions, notamment sur la gestion de la data par les entreprises, ce qui l’empêche de couler dans les abîmes des clichés du film pour enfant.
Concernant l’écriture d’un point de vue plus intrinsèque, le récit est plutôt fluide, bien mené et bien rythmé. Si la tension dans les différentes péripéties n’est pas non plus à son comble, les gags eux marchent plutôt bien et réussissent à nous amuser un tant soit peu. Le vrai point fort reste avant tout les personnages, tous bien écrits et attachants, malgré les premières impressions sur certains. L’alchimie entre Barney et Ron est plutôt bien retranscrite et on appréciera particulièrement les personnages de la Grand-Mère et d’Andrew, un simili Tim Cook (PDG actuel d’Apple ayant succédé à Steve Jobs) en patron d’une compagnie de High-tech mais de laquelle il ne comprend pas la philosophie (rappelant ainsi l’antagoniste de "Ready Player One" de Spielberg qui questionnait déjà notre rapport au virtuel).
Pour résumer, "Ron débloque", n’est pas mauvais en soi, et est même parsemé ici et là de quelques idées intéressantes, mais il reste bien trop classique et réchauffé pour réellement marquer les esprits.
Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur