ROMY, FEMME LIBRE
La fantastique histoire vraie d'une impératrice
Un documentaire retraçant la vie de Romy Schneider et son besoin viscéral d’être une femme libre et indépendante…
Diffusion à la télévision sur France 3 le 20 mai 2022
Quarante après sa mort, Romy Schneider n'a pas fini de fasciner les cinéphiles. Alors que la Cinémathèque lui a rendu hommage dans le cadre d'une exposition, le documentaire "Romy femme libre" retrace l'extraordinaire parcours de cette enfant de la balle, née en Autriche de parents comédiens allemands. En 1h30, c'est 42 ans d'une vie arrêtée brutalement résumée à travers de rares images d'archives, d'extraits diverses et de nombreuses interviews accordées par l'actrice tout au long de sa carrière qui défilent sous nos yeux.
Si la voix-off trop solennelle – déclamée par le talentueux Swan Arlaud – et la construction très classique ont tendance à cantonner le film à une hagiographie télévisuelle (sa diffusion dans le cadre d'une soirée spéciale sur France 3 ne trompe pas), la fougue de l'actrice et son refus d'une carrière limitée à sa belle gueule sont fidèlement retranscrits. En résulte un portrait très riche, évoquant frontalement les zones d'ombre d'une femme en proie au « spleen allemand », une tendance à l'autodestruction, chaque rôle ne cessant de faire grandir la noirceur de ses pensées.
Du syndrome du père absent à cette nécessité brûlante de séduire, tous les aspects de cette personnalité complexe sont exposés, appuyés par les témoignages de ceux qui l'ont côtoyée, notamment les ô combien importants Visconti et Claude Sautet. En filigrane, les scènes iconiques d'une filmographie mémorable rappelleront d'excellents souvenirs aux fidèles du 7ème Art ou intrigueront les plus jeunes d'entre nous. Car Romy Schneider faisait partie de celles qui, en une phrase, pouvaient vous plonger dans une large palette d'émotions, un simple regard suffisant pour vous transpercer. Revoir ses yeux bleus sur un écran est définitivement toujours un acte merveilleux de Cinéma. Et le Festival de Cannes ne s'y est pas trompé avec la sélection du métrage dans la section Cannes Classics !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur