Festival Que du feu 2024 encart

ROMAN DE GARE

Un film de Claude Lelouch

Renaissance de Lelouch

Alors qu’un détenu vient juste de s’évader de la prison de la santé, un homme recueille une femme abandonnée par son fiancé sur une aire d’autoroute. Il va faire un bout de chemin avec elle, acceptant de jouer le rôle du fiancé auprès des parents de la femme…

Pas si loin de ses obsessions, les rencontres et les hasards de la vie, Lelouch a ressenti le besoin de mettre en image son nouveau scénario de manière anonyme, en utilisant un pseudonyme. Et le résultat est surprenant d’ambiance malsaine maîtrise et d’humour léger. Ses dialogues entre une jeune femme combative mais amochée et un douteux nègre magicien à ses heures sonnent justes, autant que les situations dans lesquelles il les plonge. L’on est donc étonné de bout en bout, l’auteur reléguant au second plan les liens entre personnages, et brouillant logiquement les pistes dans un esprit de polar bienvenu.

Le duo d’interprètes principaux s’avère au final très touchant. Agaçante au départ, Audrey Dana (« Nos amis les terriens ») constitue une véritable révélation tant elle fait preuve de ténacité et de sensibilité à fleur de peau. Quant à Dominique Pinon, il est tellement rare de le voir dans un premier rôle, que l’on se délecte de ses sous-entendus et d’une certains cynisme. Comme toujours chez Lelouch c’est l’humain qui prime sur l’action, mais ici le suspense n’a nullement été oublié. Et en mêlant différentes histoires de couples (mari et femme, fiancée et conducteur, nègre et écrivaine), il réussit habilement à délivrer divers message dont un très personnel sur la fragilité des créateurs. Une renaissance.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire