RODÉO
Attraper la vie par les cornes
Julie adore les motos depuis toute petite. Alors qu’elle ne supporte plus sa famille et son quartier, elle va réussir un jour à intégrer une bande qui pratique des rodéos. Mais personne ne lui fera de cadeau au sein du groupe…
Si les rodéos urbains étaient il n'y a encore pas si longtemps cantonnés à des vidéos YouTube décortiquées par les aficionados, les derniers mois sont venus changer la donne. D'abord par le collectif lyonnais des Dalton qui, à plusieurs reprises, a défrayé la chronique comme on dit, en narguant les forces de l'ordre, « exploits » rapidement devenus viraux. Et aujourd'hui, par l'entremise du Festival de Cannes qui a décidé d'accueillir le premier long métrage de Lola Quivoron en sélection Un certain regard. Moteurs pétaradants, wheeling sur le bitume chaud, crissements de pneus, la caméra de la néo-cinéaste nous plonge au cœur d'une communauté où tout se vit à 100 km/h.
Dans cet environnement grandement masculin, les schémas de la déconstruction n'ont pas encore commencé à infuser. Les femmes sont des « putes », on se salue en s'insultant et la camaraderie prend bien souvent des airs de règlements de compte. C'est dans ce monde ultra-testostéroné que débarque Julia, avec son style de mec et ses punchlines aux mots rarement délicats. Elle connaît les pistons et la mécanique des motos comme personne. Elle le dit elle-même, elle a grandi avec « une bécane entre les jambes ». Et sa persévérance va payer car suite à un évènement dramatique, elle se voit enfin offrir la possibilité de rejoindre la bande des B-More.
D'un scénario relativement concis et linéaire, la réalisatrice tire une bouillonnante chronique sociale, flirtant avec le thriller lorsque la violence rôde. Électrique et vrombissant, le film réjouit lorsqu'il se focalise sur les interactions entre sa protagoniste et ces hommes pour qui la présence d'une femme était contraire à leur ordre. Mais en ridant à leur côté, elle va d'abord se faire une place en tant que « frère », avant de réussir à s'imposer par sa personnalité, celle d'une ado ayant dû grandir trop vite, rejetée par sa famille et moquée pour ses hobbies. Sorte de croisement entre "Fast and Furious" et "Divines", "Rodéo" révèle aussi une actrice, Julie Ledru, ainsi que tout un groupe de comédiens débutants. La rage et l'énergie de l'ensemble font vite oublier les défauts de la première œuvre et la maîtrise plus imparfaite des sous-intrigues au-delà de l'asphalte, maintenant le spectateur en apnée. Un début de carrière sur les chapeaux de roues !
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteurCOMMENTAIRES
aurel
lundi 6 juin - 2h10
Non mais vraiment vous n avez pas honte de faire un tel film .
Il y a des lois et il faut les respecter c est tout.
Vous mettez à mal les forces de l ordre qui ont deja du mal à gerer et meme les pompiers qui sont pris pour cibles
Donc celui qui veux faire une activité peux se rendre sur le periph ou sur la voie publique et faire n importe quoi .
Non mais vous vivez dans quel monde.
Je vous souhaite bien du courage et essayer un peux d ouvrir les yeux et de ne jamais etre confrontee à un drame sur un acte interdit .