Festival Que du feu 2024 encart

ROCK THE CASBAH

Un film de Laïla Marrakchi

Faute de provoquer un clash, "Rock the Casbah" se limite à un grand flop !

Suite à la mort du père, trois sœurs et leur mère se retrouvent le temps des obsèques, dans la grande demeure familiale. Rancœurs et non-dits vont alors refaire surface et libérer chacune du silence où elles se sont enfermées…

Elles sont quatre filles. Miriam l’ainée, est accroc à la bière et la chirurgie esthétique, Kenza est prof et rigoureusement pieuse, Sofia, la plus équilibrée, a quitté le Maroc pour devenir actrice à New York. Reste Laïla, le fantôme de cette fratrie puisqu’elle s’est suicidée quelques années auparavant. Pourquoi ? Tel est le secret de cette famille tangéroise aisée. Ce mystère, les plus perspicaces d’entre vous l’auront compris dès la première demi-heure, tant le film est sans surprise. La trame, déjà vue et revue rappelle les bons vieux mélos de nos parents. Or, ce genre ne semble pas du tout assumé par la jeune réalisatrice, qui tente régulièrement d’emmener son film vers un tout autre registre, celui de la comédie cynique mais néanmoins touchante.

Malheureusement, n’est pas Nadine Labaki qui veut, et même si son nom apparaît au générique on est bien loin de la légèreté intensément sensible de "Caramel". Bâclé, le scénario fait office de grand fourre-tout où s’accumulent tous les démons pouvant détruire une famille. Les scènes s’imbriquent maladroitement, empesées par des dialogues sans grand relief qui desservent fâcheusement le très beau casting dont le film s’est paré. Hiam Abbass, Lubna Azabal et Nadine Labaki, dont le talent n’est plus à prouver, font presque figure de débutantes tant leurs répliques sonnent faux. Seule la grand-mère, personnage plus que secondaire, décoche quelques tirades bien senties. Trop stéréotypés, leurs personnages restent figés dans une caricature qui n’a pas lieu d’être, vu la profusion de bons sentiments qui accompagne cette triste histoire de famille. En résulte un film mièvre et brouillon, qui oscille en permanence entre comédie et tragédie sans jamais parvenir à avoir le ton juste.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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